Une nouvelle réunion entre le Premier Ministre Alix Didier Fils-Aimé et les membres du Conseil Électoral Provisoire (CEP) a été annoncée ce mardi, à grand renfort de formules encourageantes. Mais derrière les mots, la population attend encore des actes tangibles.
Dans ce qui s’apparente à un exercice de communication bien huilé, le gouvernement salue la « mise en place du nouveau bureau du CEP », comme s’il s’agissait d’un accomplissement majeur. Pourtant, ce bureau, attendu depuis des mois, arrive dans un contexte où la méfiance envers les institutions n’a jamais été aussi forte.
Le Premier Ministre réaffirme son « soutien ferme et inconditionnel » au CEP, promettant accompagnement, transparence, inclusion et crédibilité. De beaux principes, certes, mais sans décret électoral, sans calendrier précis, et sans garanties sur les moyens concrets qui seront mis en œuvre, ces promesses risquent de rejoindre la longue liste des engagements non tenus.
L’appel du Chef du Gouvernement à produire « dans les meilleurs délais » un cadre légal et un calendrier électoral montre, s’il en avait besoin, que rien de substantiel n’est encore prêt. Ce flou continue de nourrir les inquiétudes sur la volonté réelle de conduire le pays vers des élections libres et crédibles.
Si le discours du Premier Ministre affiche une volonté de « renouveau institutionnel », il reste pour l’heure déconnecté des réalités urgentes du terrain. Les Haïtiens, eux, ne demandent plus des promesses, mais des preuves.
Mozard Lombard,
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