Lettre ouverte aux responsables de l’Aéroport du Cap-Haïtien, de la Douane et à Sunrise Airways

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Je m’adresse à vous aujourd’hui, non seulement en tant que passager victime, mais aussi au nom de nombreux autres voyageurs qui, comme moi, ont vu leurs biens personnels pillés en toute impunité dans l’enceinte de l’Aéroport International du Cap-Haïtien.

La situation a assez duré. Elle est devenue une honte nationale. Il est temps de faire face à cette réalité troublante : l’aéroport du Cap-Haïtien est devenu un lieu de prédation, un espace où des employés censés assurer le bon déroulement des opérations aéroportuaires s’adonnent, sans retenue, à des actes de vol organisés.

Des vols répétés et banalisés

Il ne s’agit plus de cas isolés. Des bijoux, vêtements, téléphones portables, chaussures, caméras professionnelles — rien n’échappe à l’appétit des voleurs. Le mode opératoire est toujours le même : les effets personnels disparaissent mystérieusement lors de la gestion des bagages, sans qu’aucune explication crédible ne soit donnée aux passagers. Et pendant ce temps, les responsables gardent le silence.

Malgré de nombreuses plaintes formulées par des victimes — dont certaines sont des personnalités connues — aucune action sérieuse n’a été entreprise. Pire encore : tout indique que ces vols sont rendus possibles par un réseau bien établi opérant à l’intérieur même de l’aéroport, sous le regard complice de certains cadres de l’administration.

Une image ternie, une confiance brisée

Ce climat d’impunité nuit gravement à l’image de l’aéroport et compromet la crédibilité de Sunrise Airways, seule compagnie haïtienne assurant la liaison Cap-Haïtien–Miami. Comment pouvez-vous justifier des billets à plusieurs centaines de dollars, alors que les passagers ne peuvent même pas voyager en sécurité avec leurs propres affaires ?

Les demandes sont claires :
1. La révocation immédiate du directeur de l’aéroport, pour inaction flagrante face à ces abus répétés.
2. Une réforme urgente de la douane, afin de renforcer les contrôles internes et externes.
3. L’installation d’un système de vidéosurveillance performant, couvrant toutes les zones sensibles liées à la manutention des bagages.
4. L’ouverture d’une enquête judiciaire par la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) et la saisine du commissaire du gouvernement en vue de poursuites judiciaires.

Chaque jour qui passe sans réponse renforce l’arrogance des coupables et amplifie la méfiance du public. Le silence administratif face à des faits aussi graves ne fait qu’entériner l’idée que voler à l’aéroport du Cap-Haïtien est un privilège toléré.

Il est temps d’agir

Responsables de l’aéroport, de la douane et de Sunrise Airways : votre responsabilité est engagée. Vous ne pouvez plus faire semblant de ne rien voir. Il en va de l’honneur de nos institutions, de la dignité des passagers, et de la survie de notre aviation civile.

Cap-Haïtien ne doit pas devenir le symbole de la prédation légalisée. Cette lettre ouverte est un cri d’alerte, mais aussi un dernier appel au sursaut.

Dans l’attente de mesures concrètes,

Un passager victime, mais debout.


Rédaction : Zantray News

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