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Depuis plusieurs années, le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR) collabore étroitement avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM) pour lutter contre l’insécurité alimentaire en Haïti. Malgré ces efforts conjoints, la situation alimentaire des Haïtiens n’a que peu évolué, et de nombreuses voix s’élèvent pour interroger l’efficacité réelle de cette coopération.
Lors d’une rencontre tenue le 31 janvier 2025, le Ministre de l’Agriculture, l’Agronome Vernet Joseph, et la Représentante du PAM en Haïti, Madame Wanja Kaaria-Ndoho, ont réaffirmé leur engagement à renforcer leur partenariat. Cette rencontre visait à faire le point sur les projets existants et à discuter des moyens d’intensifier leurs actions pour mieux répondre à la crise alimentaire qui frappe le pays.
Une des propositions phares de ce renforcement est le soutien à l’Unité de Facilitation d’Achats des Produits Agricoles Locaux (UFAPAL), une initiative visant à repositionner le MARNDR au cœur des achats agricoles locaux. L’objectif est de dynamiser le secteur agricole en favorisant la consommation de produits locaux, tout en soutenant les agriculteurs haïtiens.
Cependant, malgré ces projets et les bonnes intentions affichées par le PAM et le MARNDR, de nombreuses interrogations demeurent. L’insécurité alimentaire reste un fléau majeur pour la majorité de la population haïtienne, qui vit toujours dans des conditions de grande précarité. Certains observateurs s’interrogent sur l’impact réel de ces partenariats, se demandant s’ils ne contribuent pas indirectement à la destruction de l’agriculture locale, notamment à travers une dépendance croissante vis-à-vis de l’aide extérieure.
Dans cette optique, le Ministre Vernet Joseph a salué l’engagement constant du PAM, tout en soulignant l’importance de revitaliser l’agriculture nationale pour assurer une véritable autonomie alimentaire. Mme Kaaria-Ndoho, de son côté, a assuré que le PAM alignerait ses actions sur les priorités du gouvernement haïtien pour maximiser l’impact de ses interventions.
Au-delà des déclarations et des projets, la véritable question reste de savoir si ce partenariat permettra, dans les faits, de transformer le secteur agricole haïtien et de garantir une meilleure sécurité alimentaire pour la population. Une visite prévue dans les projets en cours, notamment dans le Nord et le Nord-Est, permettra peut-être de clarifier ces enjeux et de mesurer les progrès réalisés sur le terrain. Mais pour l’instant, le doute persiste quant à l’efficacité réelle de ce partenariat face à la complexité de la crise alimentaire haïtienne.
Rédaction Zantray News
