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Depuis plusieurs jours, la plaine du Cul-de-Sac, située aux abords de Port-au-Prince, est le théâtre de violents affrontements entre les gangs de Chen Méchan et de Canaan, dirigé par Jeff Gwo Lwa. Ce conflit, marqué par une intensité sans précédent, met en lumière une lutte féroce pour le contrôle territorial et économique d’une région déjà paralysée par l’insécurité.
Le contrôle des postes de péage en jeu
Au cœur de cette escalade se trouve une querelle autour des postes de péage stratégiques, sources de revenus pour les gangs et symboles de leur domination territoriale. Selon des témoins locaux, les hostilités ont éclaté lorsque Jeff Gwo Lwa a établi un poste de péage à Carrefour Shada, déclenchant une riposte immédiate de Chen Méchan, qui considérait cette initiative comme une provocation.
Les zones de Lilavois, Shada et leurs environs sont désormais en état de siège. Des échanges de tirs incessants contraignent les habitants à fuir ou à se barricader, transformant ces quartiers en champs de bataille. Aucun bilan officiel n’a été communiqué, mais des témoignages font état de pertes humaines importantes et de dégâts matériels considérables.
Une menace pour la coalition Viv Ansanm
Au-delà des enjeux locaux, ces violences remettent en question l’équilibre précaire de la coalition Viv Ansanm, regroupement de gangs ayant jusqu’alors maintenu une coordination fragile. Ce conflit interne pourrait marquer le début d’une fragmentation de cette alliance, exacerbant les rivalités et accentuant le chaos dans les zones déjà vulnérables.
Le rôle du CPT dans le contrôle des gangs
La thèse qui émerge dans ce contexte explique que le CPT chercherait à prendre le contrôle des gangs pour protéger trois conseillers présidentiels inculpés pour corruption. En effet, l’écartement imminent de ces trois conseillers apparaît désormais inévitable pour préserver la transition politique. Cette décision est également motivée par la pression croissante de la communauté internationale, qui exige des mesures rapides et décisives pour exclure ces individus accusés de détournements impliquant la BNC.
Ingérences politiques et révélations troublantes
La crise sécuritaire prend une dimension politique inquiétante. La mort de Duckson Oreste, initialement attribuée aux luttes internes entre gangs, serait directement liée à Louis Gérard Gilles, conseiller présidentiel. Selon des sources, Duckson avait été mandaté par ce dernier pour négocier avec les gangs dans le but de “chauffer le béton” – intensifier les tensions – tout en attribuant les troubles à l’ancien Premier ministre Garry Conille.
Ces accusations reposent sur des conversations interceptées entre Duckson et Magalie Habitant, confirmant le rôle actif de Gérard Gilles dans cette opération. Le conseiller aurait utilisé les gangs pour provoquer l’instabilité et servir des intérêts politiques, au prix d’une aggravation dramatique de la situation sécuritaire.
Manipulation et connivence : des enjeux plus larges
Les révélations sur l’implication de figures politiques dans ces violences renforcent les soupçons de collusion entre les autorités et les groupes armés. Si ces allégations sont avérées, elles illustrent une stratégie cynique de manipulation de la violence pour des objectifs personnels, au détriment de la sécurité publique.
Une nécessité d’action urgente
Face à ces affrontements meurtriers et à ces soupçons de connivence, des enquêtes indépendantes et transparentes s’imposent pour établir les responsabilités. Une intervention nationale ou internationale devient urgente pour protéger les populations, restaurer l’autorité de l’État et freiner l’effondrement sécuritaire qui continue de prendre en otage les habitants de la plaine du Cul-de-Sac.
Rédaction : Zantray News