Université publique du Centre : Une crise à Mirebalais que le ministre ne peut plus ignorer

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L’ancien député de Mirebalais, Abel Descollines, interpelle avec urgence le ministre de l’éducation nationale, Augustin Antoine, concernant la crise qui sévit à l’université publique du Centre à Mirebalais. Dans une lettre ouverte empreinte de gravité et de préoccupations, il attire particulièrement l’attention sur les dysfonctionnements de ce campus, fermé depuis une semaine par des étudiants en signe de protestation contre des conditions qu’il qualifie « d’exécrables ».

Une colère qui monte parmi les étudiants

Selon M. Descollines, la fermeture du campus de Mirebalais par les étudiants reflète un sentiment croissant de colère et de désespoir face à l’inaction des autorités compétentes. « Le cri d’alarme des étudiants ne date pas d’hier », écrit-il, déplorant le manque de réaction du ministère de l’éducation nationale et l’absence de réponse à une demande de rencontre formulée depuis plus de trois mois auprès du secrétariat du ministre.

Le campus, déjà en proie à de graves difficultés matérielles, risque de ne pas pouvoir accueillir les étudiants pour la nouvelle année universitaire si aucune intervention urgente n’est réalisée.

Une solution inadaptée : délocalisation ou rapatriement

Abel Descollines met en garde contre des mesures qu’il juge inappropriées, telles que la délocalisation du campus de Mirebalais ou le rapatriement des étudiants vers le Haut Plateau Central. Ces options, selon lui, aggraveraient davantage la crise en cours. Il rappelle également que le déplacement massif des populations de la métropole vers la périphérie impose à l’État un devoir d’encadrement et de structuration des universités publiques départementales.

« Les campus de l’université publique du Centre à Mirebalais et à Hinche doivent être considérés comme une priorité pour le ministère de l’éducation nationale », martèle l’ancien député, soulignant l’importance d’une intervention rapide et cohérente.

Un appel à la responsabilité du ministre

Dans son plaidoyer, Abel Descollines exhorte le ministre à adopter une approche de gestion responsable et collaborative des affaires publiques, loin des anciennes conceptions autoritaires de l’État. « L’État ne peut plus se définir comme une puissance qui commande, mais comme une coopération de services publics organisés », écrit-il, citant une réflexion sur le rôle moderne des gouvernants. Pour lui, l’urgence de la situation impose de passer à l’action pour répondre aux besoins légitimes des étudiants et sauvegarder l’avenir du campus de Mirebalais.

Un moment critique pour l’éducation en Haïti

Cette lettre s’inscrit dans un contexte où les défis de l’éducation en Haïti sont exacerbés par des déplacements massifs de populations et une crise sociopolitique généralisée. La structuration et le renforcement des universités publiques dans les régions apparaissent comme des leviers essentiels pour assurer un développement équilibré et inclusif du pays.

La balle est désormais dans le camp du ministre Augustin Antoine, appelé à prendre des mesures concrètes pour répondre à cette crise. Comme le souligne Abel Descollines dans sa conclusion : « Il s’agit d’un devoir, d’une fonction, et non d’un droit. »

Dans l’attente d’une réponse

En attendant une réaction officielle du ministère de l’éducation nationale, les étudiants et les communautés locales restent en alerte, espérant une solution rapide et durable. La question reste de savoir si le ministre répondra à cet appel avec la célérité et la responsabilité qu’exige la situation.

Rédaction : Zantray News

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