Ce lundi, une délégation haïtienne conduite par le Conseiller-Président Leslie Voltaire et le Ministre des Affaires étrangères Victor Harvel Jean-Baptiste a rencontré la Représentante de l’Union européenne en Haïti, Hélène Roos. Si l’échange s’est déroulé dans un climat qualifié de « cordial », les résultats concrets, eux, restent flous, voire inexistants.
Présentée comme une démarche au nom du Conseil Présidentiel de transition, cette entrevue a permis de dresser un tableau large — peut-être trop — des difficultés du pays : vulnérabilité climatique, besoin de soutien budgétaire, crise sécuritaire, urgence humanitaire et sanitaire. Autant de dossiers lourds, évoqués en bloc, sans qu’aucun engagement ou annonce précise n’ait filtré de cette rencontre.
On notera que le statut de « petit État insulaire en développement » a été mis en avant — une réalité que personne ne conteste, mais qui semble aujourd’hui servir davantage de levier rhétorique que de base pour des politiques concrètes. Quant au « programme de support budgétaire », il est mentionné comme un simple sujet de discussion, sans que l’on sache si une suite réelle est envisagée par l’Union européenne.
Alors que le pays traverse une crise multidimensionnelle profonde, cette réunion, bien que symboliquement importante, ressemble davantage à une opération diplomatique de façade qu’à un jalon vers des solutions tangibles. L’absence de déclaration commune ou de mesure annoncée en dit long.
En somme, les autorités haïtiennes continuent de miser sur des rencontres internationales pour afficher une posture de dialogue et de coopération. Mais sur le fond, les urgences s’accumulent et le peuple haïtien attend autre chose que des discussions « cordiales » aux effets invisibles.
Mozard Lombard,
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