Le 25 novembre 2025, une réunion stratégique s’est tenue au siège de la firme COAMCO Haïti S.A afin d’évaluer l’avancement des travaux de réfection de la piste de l’Aéroport International du Cap-Haïtien (AICH). Présidée par le Ministre des Travaux Publics, Transports et Communications, l’ingénieur Raphaël Hosty, cette séance de travail a rassemblé un ensemble d’acteurs considérés comme clés : représentants de la Banque mondiale, de l’entreprise exécutante, de l’Assistance en Maîtrise d’Ouvrage (AMO) et du MTPTC lui-même.
Si cette mobilisation multipartite témoigne d’une volonté politique forte de moderniser l’infrastructure, elle met aussi en lumière les défis persistants qui se cachent derrière les déclarations d’intention.
D’un côté, le communiqué insiste sur la cohésion des partenaires et sur la nécessité de respecter strictement les délais ainsi que les standards internationaux. Cependant, au-delà de ces affirmations, aucun détail technique ou quantitatif n’est offert pour mesurer objectivement les progrès accomplis ni pour comprendre la nature réelle des obstacles identifiés. On évoque des « défis potentiels » sans jamais les expliciter, ce qui limite la transparence autour d’un projet qualifié lui-même de « vital » pour le développement régional.
La visite du chantier – incluant la piste et la tour de contrôle promise à une réfection imminente – renforce la mise en scène d’un État actif et vigilant. Pourtant, cette présentation très maîtrisée laisse en suspens des questions cruciales : l’état réel des travaux, l’échéancier précis, ou encore les mécanismes de contrôle et de responsabilité en cas de retard ou de dépassement budgétaire. La modernisation annoncée risque ainsi de rester un horizon plutôt qu’une certitude tant que ces éléments ne sont pas clarifiés.
Le Ministre Hosty a exprimé sa satisfaction et remercié la Banque mondiale pour son soutien continu, rappelant l’importance du projet pour renforcer l’attractivité aérienne, économique et touristique du Nord d’Haïti. Si son optimisme paraît sincère, il gagnerait à s’accompagner d’engagements concrets en matière de transparence et de communication publique régulière — indispensables pour renforcer la confiance autour d’un chantier présenté comme structurant.
En somme, la rencontre démontre une coordination institutionnelle réelle, mais elle fait également ressortir le besoin d’une information plus complète pour que la population et les parties prenantes locales puissent véritablement comprendre la portée, les risques et les garanties liés à la modernisation de l’Aéroport International du Cap-Haïtien.
Mozard Lombard,
mozardolombardo@gmail.com
