Getting your Trinity Audio player ready...
|
Un an après sa mise en place, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) fait l’objet de vives critiques suite à la publication d’un rapport accablant sur sa gestion financière. Le RNDDH (Réseau National de Défense des Droits Humains) dénonce un train de vie dispendieux financé par les caisses de l’État, en dépit des promesses d’austérité.
Selon le décret du 23 mai 2024, publié dans Le Moniteur le 27 mai 2024, les membres du CPT devaient recevoir uniquement une indemnité mensuelle du Trésor public, tout en respectant une série de restrictions visant à réduire les privilèges et prévenir les abus. Il est notamment précisé que les conjoints et proches des membres du CPT ne doivent pas gérer de projets publics ni avoir accès à des fonds étatiques.
Pourtant, le rapport révèle une toute autre réalité : chaque membre du CPT coûterait en moyenne 10 millions de gourdes par mois, incluant salaire, frais de fonctionnement, résidence secondaire, cartes de téléphonie et autres dépenses personnelles telles que “frais pour remplir le réfrigérateur” ou encore “frais pour conjointe”.
À cela s’ajoutent 3,5 millions de gourdes mensuels pour le petit déjeuner et le déjeuner des membres, sans compter des allocations spéciales de 3 à 5 millions de gourdes versées à l’occasion de fêtes, comme celles de Pâques.
Au total, le CPT représenterait une dépense mensuelle de 93,5 millions de gourdes, soit 1,122 milliard de gourdes par an. Ces chiffres suscitent l’indignation dans un pays confronté à une crise économique, une insécurité galopante et une gouvernance chancelante.
Le RNDDH conclut que loin d’apporter des solutions à la crise, le CPT a, au contraire, contribué à l’aggraver, pointant du doigt une gouvernance marquée par la corruption, l’impunité et un mépris flagrant des principes de transparence et d’éthique.
Mozard Lombard,