Selon un communiqué officiel, le Conseiller-Président Smith Augustin a quitté le pays pour une tournée internationale censée renforcer les engagements d’Haïti face à l’urgence climatique et aux défis mondiaux. Pourtant, cette nouvelle expédition diplomatique soulève bien plus de questions qu’elle n’en résout. Alors que la population haïtienne ploie sous une crise multiforme — insécurité endémique, inflation galopante, paralysie institutionnelle —, le départ du Conseiller-Président résonne comme une déconnexion totale entre le pouvoir et la réalité du pays.
La Présidence annonce avec emphase la participation d’Augustin à la COP30 à Belém et au Sommet CELAC-UE sur la « résilience et la coopération ». De beaux mots, certes, mais des mots creux au regard de la situation nationale. Parler de transition énergétique, de développement humain et de résilience urbaine, pendant que des millions d’Haïtiens n’ont même pas accès à l’électricité, à l’eau potable ni à la sécurité la plus élémentaire, frôle l’indécence politique.
Les communiqués conjoints promis lors de ces conférences n’ont jamais sorti Haïti de l’ornière. On signe, on pose pour la photo, puis on rentre au pays sans bilan, sans plan, sans vision. Et pendant que les élites voyagent aux frais de l’État pour « représenter » la nation, la majorité des citoyens continue de lutter pour survivre dans un chaos quotidien.
Sous le thème pompeux de la « coopération internationale », cette tournée ressemble moins à une mission diplomatique qu’à une fuite en avant d’un pouvoir en panne de légitimité et d’action. Car avant de prêcher la résilience sur la scène mondiale, encore faudrait-il la construire chez soi.
En attendant, Haïti demeure spectatrice de sa propre diplomatie — une diplomatie de façade, où l’on parle de futur durable pendant que le présent s’effondre.
Rédaction Zantray News