Spectacle musical des gangs à Mirebalais : Abel Descollines fustige l’indécence des autorités

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Alors que la ville de Mirebalais vit depuis plus d’un mois sous la coupe de gangs lourdement armés, l’ancien député Abel Descollines tire la sonnette d’alarme et dénonce l’indécence des autorités face à la dégradation rapide de la situation sécuritaire. Dans une déclaration publique, le porte-parole du Collectif des Acteurs pour le Développement du Plateau Central (CADOA) condamne avec vigueur l’inertie des responsables étatiques et leur silence face à ce qu’il qualifie de “spectacle musical terroriste” orchestré à ciel ouvert dans le Centre-ville.

Selon M. Descollines, les gangs armés contrôlent la quasi-totalité du cœur de Mirebalais, tandis que les autorités départementales et nationales assistent, impassibles, à l’asphyxie d’une commune stratégique du Plateau Central. Il va plus loin en suggérant que certains hauts responsables seraient en complicité directe avec les assaillants. « Ce serait illusoire de croire que ceux qui ont facilité l’attaque de Mirebalais vont maintenant organiser la riposte », a-t-il martelé.

L’ancien parlementaire critique ouvertement le directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH), Normil Rameau, qu’il presse d’opérer des changements urgents au sein du commandement départemental de la police dans le Centre. Il reconnaît l’insuffisance des moyens logistiques, mais rappelle que « lorsqu’il y a de la volonté, il y a des résultats ». Pour lui, l’absence d’intervention ciblée est la preuve d’un blocage politique alimenté par des intérêts douteux.

« Depi w manje lajan Chango, fò w peye Chango, » a-t-il lancé, en référence aux pratiques de corruption qui, selon lui, minent la volonté d’agir de certains responsables locaux. À ses yeux, il serait aisé de reprendre le contrôle de l’entrée de la ville si seulement les autorités départementales le voulaient réellement.

Abel Descollines exhorte le président du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, à convoquer une réunion d’urgence dédiée exclusivement à la situation de Mirebalais. Il appelle également le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) à sortir de sa torpeur et à mettre fin aux collusions politiques qui entravent toute perspective de stabilisation dans la région.

« Mirebalais ne peut pas mourir dans l’indifférence. Si rien n’est fait rapidement, la République va perdre bien plus qu’une commune : elle va perdre sa dignité », a conclu Abel Descollines, visiblement révolté.


Rédaction : Zantray News

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