Le communiqué publié le 21 décembre 2025 sur la situation de Solino se veut rassurant, volontariste et porteur d’espoir. Pourtant, à la lecture attentive du texte, une réalité saute aux yeux : l’État semble surtout passer à l’action… dans le discours.
Tout commence par une visite de terrain effectuée le 20 décembre par des conseillers-présidents et le Premier ministre, dans le cadre du programme « Retour au quartier ». Une visite présentée comme le point de départ d’un engagement « ferme » et d’une présence « active » de l’État. Mais au-delà de cette visite officielle, que reste-t-il concrètement ? Le communiqué met essentiellement en avant des travaux de nettoyage des rues et de curage des ravins, décrits comme la preuve d’une mobilisation « pleine et entière ».
Peut-on sérieusement parler de transformation durable d’un quartier en se limitant à ces interventions ponctuelles ? Le texte multiplie les grandes formules — « message fort d’espoir », « confiance retrouvée », « stabilité », « avenir plus digne » — sans jamais dépasser le registre déclaratif. À aucun moment ne sont précisées la durée, l’ampleur réelle ni la portée concrète de cet accompagnement annoncé « dans la durée ».
Le communiqué insiste également sur une prétendue dynamique de solidarité et de collaboration entre les autorités publiques et la communauté locale. Là encore, l’affirmation reste abstraite. Aucun élément ne vient illustrer cette collaboration autrement que par des intentions affichées. Le ton solennel contraste fortement avec la modestie des actions décrites, laissant l’impression d’un exercice de communication plus que d’une réponse structurelle aux problèmes du quartier.
En répétant que « l’État est présent », « à l’écoute » et « résolument engagé », le Gouvernement semble surtout chercher à se convaincre lui-même. Car à Solino, ce communiqué donne moins à voir une action de fond qu’une volonté de montrer que quelque chose se fait, aussi minimal soit-il.
Au final, derrière l’emphase et les mots soigneusement choisis, le communiqué révèle surtout une approche où l’annonce prime sur l’impact réel. À Solino, l’État affirme passer à l’action, mais pour l’instant, cette action ressemble davantage à un symbole qu’à une véritable transformation.
Mozard Lombard,
mozardolombardo@gmail.com