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Sécurité et promesses recyclées : un discours de plus à la Table Sectorielle sur la Sécurité

En participant à la conférence de la Table Sectorielle sur la Sécurité (TSS), ce 27 novembre 2025 à l’Hôtel Karibe, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé s’est une nouvelle fois illustré par un enchaînement de déclarations optimistes, sans jamais offrir la moindre garantie concrète à une population lassée des slogans. Alors que la rencontre, organisée par le CARDH, portait sur la transformation de la MMAS en Force de Répression des Gangs (FRG), le Chef du Gouvernement s’est contenté de présenter ce projet comme « un signal d’espoir », comme s’il suffisait d’un simple changement d’étiquette pour reconquérir un territoire depuis longtemps abandonné aux criminels.

Entouré de représentants de l’OEA, de l’ONU, de la justice, de la PNH, des FAd’H et d’une société civile invitée mais rarement écoutée, le Premier ministre a tenté de faire croire que l’avenir sécuritaire du pays dépendrait désormais de cette nouvelle structure. Pourtant, aucune précision n’a été apportée sur les moyens réels, les capacités opérationnelles ou les garanties d’indépendance de cette FRG censée inaugurer une « nouvelle phase » dans la lutte contre la criminalité.

Dans un exercice devenu routinier, le Premier ministre a répété que la sécurité est la condition essentielle à la tenue des prochaines élections. Une évidence qu’il habille d’une gravité solennelle mais qui, répétée depuis des années, sonne désormais comme une excuse permanente pour retarder la restauration démocratique qu’il prétend appeler de ses vœux.

Il a également invoqué la nécessité d’une « unité nationale renforcée ». Mais comment croire en cette unité lorsque ceux qui la réclament peinent à montrer l’exemple, et lorsqu’aucune mesure structurante n’est annoncée pour lutter véritablement contre l’impunité ou rétablir l’autorité de l’État ?

Le Chef du Gouvernement a conclu en réaffirmant l’engagement du CPT et du Gouvernement en faveur de la stabilité, et en saluant le soutien international. Un final prévisible, qui cache mal l’absence d’un plan réaliste, d’un calendrier précis, ou d’un engagement mesurable.

Encore un discours, encore des promesses. Pendant ce temps, la population attend autre chose que de la rhétorique : elle attend des résultats.

Mozard Lombard,
mozardolombardo@gmail.com

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