Le gouvernement annonce dans une note mercredi vouloir mettre le cap sur la sécurité et les préparatifs électoraux, à moins de trois mois de la fin de son mandat prévue le 7 février 2026. Cette annonce semble davantage répondre à des impératifs d’image qu’à une stratégie concrète de stabilisation du pays.
Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a inauguré le programme de renforcement des partis politiques au Karibe Hôtel, accompagné de conseillers présidentiels. Le signal envoyé au public est clair sur le papier : garantir des élections transparentes et inclusives. Mais dans les faits, peu de mesures tangibles ont été mises en œuvre depuis avril 2024.
La rencontre stratégique avec le Haut Commandement de la Police nationale d’Haïti a été présentée comme un effort pour renforcer la sécurité. Pourtant, cette initiative survient plus d’un an et demi après la période où des actions concrètes auraient pu prévenir l’escalade de l’insécurité, illustrant un retard gouvernemental flagrant.
Depuis avril 2024, le pays aurait pu bénéficier d’une politique cohérente pour restaurer la stabilité et préparer les élections. À la place, le gouvernement s’est concentré sur le partage des postes et les négociations internes, laissant la population exposée aux violences et à l’instabilité.
Les populations sinistrées ont reçu une attention accrue suite à l’ouragan Mélissa, avec des missions du FAES à Kenscoff et des distributions alimentaires. Ces gestes sont louables mais ponctuels, et ne compensent pas des mois de négligence en matière de sécurité et de gouvernance.
Le Grand Sud et la région métropolitaine ont été pris en charge par des programmes d’assistance ciblée, mais aucune réforme structurelle de long terme n’a été engagée. Le gouvernement continue de miser sur l’affichage plutôt que sur des mesures durables.
Human Rights Watch et plusieurs organisations internationales soulignent que la sécurité et la gouvernance restent insuffisantes. Les mesures annoncées à quelques semaines de la fin du mandat ne peuvent masquer les retards accumulés depuis avril 2024.
Le cap mis sur la sécurité et les élections ressemble davantage à un exercice de communication qu’à un réel plan d’action. La population reste sceptique face à ces initiatives, qui arrivent trop tard pour influer sur la stabilité et la préparation effective des élections.
Rédaction: Zantray News Haïti