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Dans un contexte politique déjà tendu, la collaboration avec les conseillers de sécurité étrangers pour renforcer la Police Nationale Haïtienne (PNH) accentue les divisions entre la Primature et le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) en Haïti. D’un côté, le CPT s’inquiète des choix du Premier ministre Garry Conille, qui inclut le recours au Groupe Studebaker pour diriger un programme de formation avancée à la PNH. De l’autre, la Primature considère cette coopération comme indispensable à la sécurité nationale et à la stabilisation du pays.
Le Groupe Studebaker, basé aux États-Unis, opère comme conseiller stratégique auprès de la PNH dans le cadre d’une mission de formation et de mentorat. “Le Groupe Studebaker est honoré de s’associer à la Police Nationale Haïtienne dans ce programme essentiel”, a déclaré le Dr Kathleen Robertson, responsable de la stratégie juridique au sein du groupe. Elle a insisté sur le rôle strictement consultatif de la mission, qui se concentre exclusivement sur le renforcement des compétences des agents sans participation aux opérations de terrain.
Un programme contesté en pleine crise politique
Pour certains, cette initiative représente une étape cruciale pour renforcer la sécurité publique en Haïti, avec pour objectif de doter la PNH de pratiques tactiques alignées sur les standards internationaux. Cependant, le CPT a exprimé des préoccupations quant à l’utilisation des fonds publics et au rôle précis des conseillers dans le contexte haïtien. En réponse, le CPT a envoyé une lettre formelle au Premier ministre pour obtenir des éclaircissements sur les responsabilités de Studebaker dans la lutte contre les gangs.
La diffusion publique de cette correspondance a toutefois soulevé des questions sur la confidentialité des dossiers liés à la sécurité nationale, suscitant des craintes parmi certains observateurs, qui estiment que cette divulgation pourrait nuire aux efforts sécuritaires en cours.
Face à cette demande du CPT, Garry Conille a sollicité un report d’une semaine pour répondre à la convocation, initialement prévue pour le 30 octobre 2024, en précisant dans une lettre qu’il ne pourrait pas se présenter à la date indiquée.
Des Tensions Internes qui s’intensifient
Les tensions internes s’exacerbent également autour des nominations gouvernementales, notamment pour les postes de Directeurs généraux, Ambassadeurs et Consuls généraux. En particulier, la nomination de Panel Lindor, proche du Ministre des Affaires Étrangères Dominique Dupuy, suscite des interrogations au CPT. Ce dernier, nommé récemment à Bruxelles comme Ministre Conseiller, a rapidement été promu Consul général à Paris, une nomination que certains considèrent stratégique pour faciliter les transactions financières suspectées au profit de Ricarson Dorcé, chef de cabinet de Dupuy et de Laurent Lamothe, sous sanctions
Nécessité d’une Collaboration Harmonisée
Le conflit entre la Primature et le CPT révèle les défis de gouvernance en Haïti. Si le rôle du Groupe Studebaker demeure consultatif, les dissensions internes risquent de nuire aux initiatives sécuritaires vitales pour le pays. Les observateurs appellent ainsi à une collaboration plus harmonieuse entre les deux branches de l’exécutif, pour prioriser la sécurité et le bien-être des citoyens haïtiens. La PNH, en quête de solutions tangibles pour sécuriser le territoire, bénéficierait grandement d’une approche unie et coordonnée.
Rédaction Zantray News