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Dans une correspondance transmise au Directeur Général de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), Monsieur Hans JOSEPH, plusieurs organisations de défense des droits humains tirent la sonnette d’alarme sur de graves allégations de corruption au sein du Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST) ainsi que du Ministère de la Défense.
Les organisations signataires, parmi lesquelles figurent Droit et la Vie Humaine (DVH), RONDDH, LHDH 2007, et bien d’autres, expriment leur vive inquiétude face à ce qu’elles qualifient de dérives administratives graves et répétées.
Subventions publiques et programme MonCash : des zones d’ombre persistantes
Au MAST, les accusations portent sur l’opacité entourant l’allocation budgétaire des subventions et la gestion du programme MonCash de rentrée scolaire. Ce dernier, en collaboration avec Digicel, aurait distribué des montants de 20 000 gourdes à des bénéficiaires non identifiés, sans aucune information officielle sur la ventilation des fonds.
Dans une lettre datée du 21 mai 2025, ces organisations avaient demandé au ministre Georges Wilbert Franck de fournir des données précises sur les bénéficiaires et les montants engagés. Le délai de huit jours étant écoulé sans réponse, elles se tournent aujourd’hui vers l’ULCC pour réclamer l’ouverture immédiate d’une enquête.
Ministère de la Défense : soupçons de détournements et favoritisme
Le document dénonce également des irrégularités majeures au sein du Ministère de la Défense. Selon les informations relayées, plusieurs employés proches du ministre Jean-Michel MOISE, de son directeur de cabinet Emmanuel PAUL et de l’administrateur Nobert CHERY auraient reçu des centaines de milliers de gourdes sur des cartes de débit, en décalage complet avec leurs salaires officiels.
Par exemple, une employée touchant un salaire mensuel de 36 500 gourdes disposerait de plus de 528 000 gourdes sur sa carte de débit. Des soupçons pèsent sur une manipulation systématique, où ces employés serviraient de prête-noms pour détourner des fonds publics en reversant la majorité des sommes perçues aux dirigeants du ministère.
De plus, le ministère est accusé d’avoir reçu seulement 10 véhicules sur un lot de 25 officiellement achetés, laissant planer de sérieux doutes sur l’usage du budget alloué à ces acquisitions.
La société civile réclame des comptes
Face à la gravité de ces accusations, les organisations appellent l’ULCC à agir sans délai pour établir les responsabilités et garantir la transparence dans la gestion des fonds publics. Elles se disent prêtes à collaborer pleinement avec les autorités compétentes pour appuyer toute démarche d’enquête.
Les Haïtiens, confrontés à une insécurité galopante et une misère croissante, ne peuvent plus tolérer que les institutions censées les servir soient éclaboussées par des scandales financiers à répétition.
Rédaction Zantray News