Le Président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Son Excellence Monsieur Laurent Saint-Cyr, est rentré ce mardi 14 octobre en Haïti après une visite officielle au Japon. Un déplacement présenté comme stratégique, au terme duquel la coopération bilatérale aurait été renforcée et les intérêts haïtiens, défendus. Mais en plein cœur d’une crise nationale persistante, ce voyage pose question.
Durant son séjour, le président Saint-Cyr a été reçu par des personnalités de premier plan, dont l’Empereur Naruhito et le Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba. À en croire la communication officielle, ces rencontres ont permis de « consolider la coopération », de « promouvoir la culture et l’économie haïtiennes » et surtout, de « poursuivre le plaidoyer pour un soutien international accru » à la restauration de la sécurité en Haïti. Des objectifs louables — mais encore faut-il qu’ils produisent des résultats tangibles sur le terrain.
Car pendant que le chef du CPT participait à l’Exposition universelle Osaka-Kansai 2025, coordonnée par le Ministère du Tourisme, Haïti continuait de s’enfoncer dans une insécurité chronique. Les citoyens, eux, attendent des réponses concrètes, pas des déclarations de principe ou des engagements diplomatiques lointains.
Certes, le président Saint-Cyr a réaffirmé sa volonté de collaborer avec ses collègues du Conseil Présidentiel, le gouvernement, et les partenaires internationaux. Il a également souligné l’importance du dialogue national et de l’organisation d’élections libres. Mais ces mots, répétés à l’envi depuis des mois, peinent à rassurer une population à bout de souffle.
À son arrivée à l’aéroport Toussaint Louverture, le chef de l’État transitoire a été accueilli par une délégation officielle comprenant, entre autres, le conseiller-président Leslie Voltaire et le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé. Un accueil protocolaire, certes, mais dont l’impact politique reste flou.
En définitive, ce retour d’Asie soulève une question essentielle : à quoi bon ces déplacements internationaux si, en parallèle, les conditions de vie se détériorent et la perspective d’élections crédibles reste toujours aussi lointaine ? Le temps presse, et l’urgence est ici, en Haïti. Pas à Osaka.
Mozard Lombard,
mozardolombardo@gmail.com