Le Conseil Présidentiel de Transition et le Premier ministre ont reçu ce samedi une délégation américaine dirigée par le chargé d’affaires des États-Unis, Henry T. Wooster. Cette rencontre, officiellement consacrée à la planification du fonctionnement de la FRG (Force de Répression des Gangs) et à l’élaboration de son calendrier de mise en œuvre, s’inscrit dans une série de consultations destinées à renforcer la coopération internationale autour des priorités de la transition haïtienne.
Sur le papier, l’objectif est clair : favoriser la restauration de la sécurité et la consolidation des institutions publiques dans un pays plongé depuis des années dans l’instabilité. Mais derrière les formules diplomatiques se pose une question cruciale : ces échanges déboucheront-ils sur des actions concrètes ou ne seront-ils qu’un nouvel exercice de communication politique sans lendemain ?
La présence de M. Wooster souligne l’intérêt persistant de Washington pour la situation en Haïti, mais l’absence d’engagements publics ou de résultats tangibles à l’issue de la rencontre alimente un certain scepticisme. De nombreuses voix dans la société civile haïtienne expriment déjà leurs doutes quant à l’efficacité réelle de cette coopération internationale, souvent perçue comme déconnectée des réalités du terrain.
À l’heure où la population attend des réponses urgentes en matière de sécurité et de gouvernance, les autorités de transition doivent prouver que ces échanges ne se limitent pas à des discussions protocolaires. Le temps des annonces est révolu ; celui des résultats concrets est attendu.
Mozard Lombard,
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