Le dernier rapport transmis à la justice le 8 décembre 2025 place directement la ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Action civique, Niola Lynn Sarah Devalien Octavius, ainsi que le directeur des Activités physiques et sportives, Marc Énol Exinord, au centre d’un détournement de fonds. Les enquêteurs y décrivent un prélèvement illégal de 3,612 millions de gourdes orchestré par ce dernier avec l’appui d’un fournisseur inexistant.
Selon le document, l’Unité de lutte contre la corruption revient sur les accusations déjà formulées contre la ministre dans un premier rapport publié en septembre. Elle note que ce second dossier élargit les faits reprochés en mettant en lumière une nouvelle opération de détournement liée aux activités du 18 mai 2025.
Le rapport précise que la ministre a reçu l’intégralité d’un chèque de 50 millions de gourdes émis le 16 mai au nom du directeur administratif et budgétaire du ministère. Les enquêteurs indiquent que seuls certains bureaux départementaux ont reçu une fraction de la somme prévue pour les festivités, soit environ 9 millions de gourdes.
Les responsables de l’enquête soulignent que 2,6 millions de gourdes dépensées au nom du ministère n’ont pu être justifiées. Plusieurs directeurs départementaux n’ont fourni aucun document permettant de retracer l’usage de ces montants.
La Commission révèle aussi que l’achat de drapeaux a été effectué en violation des règles de passation des marchés publics. Elle affirme que la ministre Octavius a accordé un avantage indu à la société C&I Office Supplies S.A. dans la sélection des fournisseurs.
Parallèlement, les enquêteurs retracent l’implication du directeur Marc Énol Exinord dans la manipulation de 3,6 millions de gourdes. Ce montant aurait été retiré avec la collaboration du fournisseur Fermond Valeriste, présenté comme propriétaire d’une entreprise sans adresse ni existence légale.
Les autorités soulignent que l’entreprise M-Kandar Bar Restaurant apparaît dans les documents officiels alors même qu’aucune structure réelle ne lui correspond. Cette absence d’existence légale a renforcé les soupçons de montage destiné à faciliter le détournement.
Le rapport conclut en recommandant des poursuites judiciaires contre la ministre, le directeur Exinord et les autres personnes citées. Il précise que l’ensemble du dossier a été officiellement remis à la justice le 8 décembre 2025 pour les suites nécessaires.
Rédaction : Zantray News Haïti