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Quota féminin : entre ambition politique et inertie structurelle

L’annonce du Premier ministre sur le quota de 30 % de femmes dans les listes législatives paraît ambitieuse, mais se heurte aux pratiques partisanes. Derrière les chiffres, les mécanismes internes de sélection continuent d’écarter les voix féminines les plus critiques.

Le décret électoral prévoit des incitations financières, mais celles-ci risquent de renforcer les formations déjà dominées par des hommes. L’argent ne garantit ni la légitimité des candidatures féminines ni leur autonomie politique.

Le CEP affirme avoir recruté 40 % de femmes dans ses bureaux, ce qui constitue un progrès administratif. Toutefois, cette statistique ne dit rien sur les postes décisionnels ni sur l’influence réelle des femmes dans l’architecture électorale.

Le discours du Premier ministre évoque des figures historiques féminines, mais leur invocation ne suffit pas à combler le fossé entre mémoire et pouvoir. L’héritage de Sanité Bélair ou de Catherine Flon mérite plus qu’un hommage symbolique en période électorale.

L’alliance avec ONU-Femmes est saluée, mais elle ne compense pas l’absence de mécanismes de contrôle sur le respect du quota. Sans audit indépendant, les partis peuvent contourner les obligations tout en bénéficiant des bonus financiers.

En appelant les femmes à s’engager, le gouvernement semble déléguer la responsabilité du changement sans garantir les conditions de leur réussite. Une démocratie inclusive ne se décrète pas : elle se construit par des actes cohérents et des structures équitables.

Rédaction: Zantray News Haïti

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