Dans une déclaration percutante, Patrick Alexis, citoyen engagé et leader du parti Moun 9, dresse un portrait sans concession de la réalité haïtienne et appelle à une réappropriation collective du destin national. À travers un message empreint de lucidité et de détermination, il exhorte la population à renouer avec la dignité historique du pays tout en dénonçant l’hypocrisie de la communauté internationale.
« Le 1er janvier 1804, Haïti entrait dans l’histoire universelle », rappelle Patrick Alexis, soulignant la portée révolutionnaire de l’indépendance haïtienne. Pourtant, deux siècles plus tard, le contraste est saisissant : « Le peuple haïtien est sans défense, sans protection, sans voix audible dans les instances internationales. »
Selon lui, cette fragilité n’est pas le fruit du hasard. Il évoque le « chantage historique » de la dette de l’indépendance imposée par la France, qui a « saigné notre économie et ralenti nos progrès sociaux pendant plus d’un siècle ». Une dette invisible, mais encore lourde de conséquences dans le présent haïtien.
L’état de l’appareil étatique est décrit comme une « faillite totale » : institutions fragiles, dirigeants corrompus, diplomatie inexistante. « Qui veut son respect se le procure », martèle Alexis. À ses yeux, ce respect ne viendra pas de l’extérieur mais d’un sursaut collectif, porté notamment par une éducation nationale solide, centrée sur l’histoire, la culture et la langue haïtiennes. « Un peuple sans éducation nationale solide est un peuple sans armure face à l’adversité. »
Face aux politiques migratoires restrictives et aux expulsions répétées, Patrick Alexis dénonce un traitement injuste des Haïtiens, devenus, selon ses mots, « un peuple errant, un peuple à chasser ». Il interroge : « Qui pour rétablir la vérité sur notre passé glorieux, notre présent complexe, et notre avenir encore possible ? »
Son discours est également une charge contre l’ingérence étrangère : « La communauté internationale se montre généreuse en discours, mais destructrice dans ses interventions. » Il appelle à rompre avec les « solutions toutes faites » imposées de l’extérieur et à rechercher de « vrais alliés, pas de maîtres ».
En conclusion, Patrick Alexis affirme que seul le peuple haïtien pourra se sauver lui-même : « Haïti n’a pas à quémander son respect ; il doit l’exiger. […] Personne ne viendra sauver le peuple haïtien à sa place. »
Dans ce message fort, le leader de Moun 9 trace une ligne claire : celle d’un nationalisme éclairé, résolument tourné vers la souveraineté, la dignité, et la responsabilisation citoyenne.
Mozard Lombard,
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