Patrick Alexis : “Attention danger : l’équation « élections à tout prix » résulte en élections contestées”

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Le citoyen engagé et leader du mouvement Moun 9, Patrick Alexis, alerte sur les dangers d’une précipitation à organiser des élections dans le contexte actuel d’Haïti. Selon lui, forcer des élections sans respecter un cadre de stabilité, de sécurité et de préparation adéquate ne ferait qu’aggraver la crise politique et sociale déjà en cours.

Dans sa déclaration, Alexis met en lumière les comparaisons hasardeuses souvent faites entre Haïti et des pays en guerre, comme la Libye ou l’Afghanistan, qui ont, malgré leurs difficultés, organisé des élections. Il souligne que de telles analogies ne tiennent pas compte des spécificités locales et de la réalité haïtienne, où l’instabilité, l’insécurité et la vulnérabilité sociale rendent un processus électoral crédible et inclusif quasi-impossible. “Des élections précipitées dans un climat de crise n’entraîneraient que plus de chaos, de divisions et de contestations”, affirme-t-il.

L’État haïtien, affaibli et incapable de garantir un contrôle effectif sur son territoire, se heurte à un problème majeur : la présence de groupes armés qui contrôlent des pans entiers du pays. Dans ce contexte, la sécurité des électeurs, des candidats et des membres des bureaux de vote est une question cruciale. De plus, des milliers d’Haïtiens déplacés à l’intérieur et à l’extérieur du pays risquent de voir leur droit de vote compromis, tandis que les conditions de vie difficiles pourraient mener à une instrumentalisation de la population par des forces politiques.

Patrick Alexis souligne également les multiples obstacles à la mise en place d’un processus électoral solide. Un taux de participation faible, dû à la défaillance des institutions et à la perte de confiance des citoyens, serait un risque majeur pour la légitimité des élections. Le manque de préparation logistique, le recensement des électeurs, la sécurisation des bureaux de vote et l’ampleur de l’insécurité dans certaines zones rendent l’organisation d’élections un défi presque insurmontable.

“Des élections mal préparées et mal encadrées risquent d’aggraver l’instabilité politique et sociale”, insiste-t-il. Selon Alexis, cela pourrait mener à une classe politique plus divisée et à des élus contestés, entraînant une gouvernance fragile et inefficace.

Pour Patrick Alexis, les élections doivent être un moyen de sortir de la crise, pas un facteur aggravant. Il appelle à une planification rigoureuse et à une concertation nationale pour garantir un processus crédible et démocratique. Dans un pays sous le joug de l’insécurité, des réformes institutionnelles et un renforcement de la confiance citoyenne sont indispensables pour éviter de sombrer dans un cycle de crises sans fin.

“Haïti mérite mieux que des scrutins précipités qui risquent de produire des élus contestés, issus d’élections contestées”, conclut-il, soulignant l’importance de ne pas sacrifier la qualité du processus démocratique au nom de l’urgence.


Rédaction Zantray News

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