Pacot ensanglanté, Canapé-Vert en deuil : Jusqu’à quand allons-nous compter nos morts en silence ?

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Le massacre de trop. Ce mercredi, le quartier de Pacot a été le théâtre d’une attaque d’une barbarie inouïe, orchestrée par le groupe armé terroriste « Viv Ansanm », qui continue de semer la mort, la peur et l’humiliation dans la capitale haïtienne. Six personnes ont été tuées, parmi elles, un policier, deux militaires et deux brigadiers. Des hommes en uniforme, en mission pour protéger leurs concitoyens, exécutés avec une cruauté sans nom.

Foudji, fidèle bras droit du commandant Samuel, est tombé. Un symbole de courage et de loyauté abattu froidement, sacrifié sur l’autel d’une violence devenue banale. Le numéro deux de l’unité a également été assassiné. En une seule opération, c’est le cœur d’une brigade de vigilance qui a été arraché.

Des images insoutenables, une nation humiliée

Les mots manquent pour décrire l’horreur. Les corps de ces hommes ont été mutilés, profanés, exhibés comme des trophées par des criminels qui n’ont plus peur de rien, ni de la loi, ni de l’État, ni de Dieu. Et pendant que les familles pleurent, les réseaux sociaux diffusent l’ignominie, ajoutant au traumatisme collectif d’un peuple déjà brisé.

À quoi bon parler de dignité humaine, de République, de droit à la sécurité, si ceux qui se battent pour sauver ce pays sont abandonnés à la merci des tueurs ?

Où est l’État ? Où est la riposte ?

Les autorités haïtiennes ont condamné, une fois de plus. Mais cela ne suffit plus. Condamner sans agir, c’est consentir. Les déclarations creuses, les promesses de renforts, les conférences de presse n’arrêtent pas les balles, n’empêchent pas les exécutions, n’évitent pas les profanations.

Le sang coule à Pacot, les cris résonnent à Canapé-Vert, et l’État est encore aux abonnés absents. Combien faudra-t-il de morts pour déclencher une véritable riposte ? Combien de quartiers doivent tomber entre les mains des gangs avant que le pays ne se réveille ?

Un peuple en colère, une mémoire en feu

La mort de Foudji, c’est plus qu’un décès en service. C’est un appel au sursaut national. Il est tombé debout, pour une cause que l’État semble avoir oubliée : protéger les citoyens, défendre les communautés, préserver la dignité humaine. Sa mémoire doit hanter chaque responsable politique, chaque haut gradé, chaque décideur qui tarde encore à agir.

Canapé-Vert pleure, Pacot saigne, Port-au-Prince tremble. Jusqu’à quand allons-nous enterrer nos enfants, nos défenseurs, nos héros sans que justice ne soit faite ?

Le peuple réclame des comptes, pas des discours

Cette tragédie doit marquer un tournant. Il est temps d’abandonner les demi-mesures, de cesser de parler à voix basse quand il faut hurler notre indignation.
Le pays exige :
• Une riposte immédiate, massive, et durable contre le groupe « Viv Ansanm » et tous les groupes armés qui défient l’autorité de l’État.
• La sécurisation totale de Pacot, Canapé-Vert et des autres zones vulnérables.
• Un hommage national aux brigadiers tombés en service, avec des funérailles dignes et publiques.
• Des poursuites judiciaires contre les complices silencieux, ceux qui laissent faire ou ferment les yeux.

Ce n’est plus le moment de gérer. C’est le moment d’agir. De choisir : l’État ou l’anarchie.

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