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Port-au-Prince, 19 février 2025 – Une fois de plus, la corruption gangrène l’administration publique haïtienne. Une fois de plus, un haut responsable est épinglé pour enrichissement illicite et fausse déclaration de patrimoine. Et une fois de plus, une question se pose : la justice haïtienne aura-t-elle enfin le courage d’agir sans complaisance ?
Le juge d’instruction Loubens Élysée a émis ce lundi un mandat d’amener contre Me Aviol Fleurant, ancien ministre de la Planification et de la Coopération externe, après son refus de répondre à une convocation dans le cadre d’un dossier explosif. Mais un mandat d’amener suffit-il ? La justice osera-t-elle aller jusqu’au bout ou va-t-elle, comme trop souvent, détourner les yeux ?
Des millions détournés sous les yeux du peuple
Le rapport accablant de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) est sans appel : entre 2016 et 2018, le patrimoine de Me Aviol Fleurant a connu une hausse inexplicable. Plus de 100 millions de gourdes déposées en banque, alors que ses revenus légitimes ne s’élevaient qu’à 29 millions. Seize comptes bancaires non déclarés, des propriétés acquises avec des fonds d’origine douteuse, une fraude fiscale estimée à 2,8 millions de gourdes… La liste est longue, révoltante, écœurante.
Et pourtant, Me Aviol Fleurant ose jouer les saints. S’il a déclaré avoir vu Jésus, Jésus lui-même n’est pas au courant. Mais ce que la Nation sait avec certitude, après avoir pris connaissance du rapport de l’ULCC, des témoignages des employés du ministère et des déclarations de plusieurs anciens députés, c’est que Me Fleurant a pillé la caisse du ministère de la Planification avec l’aide de députés voraces et corrompus.
Loin d’analyser l’ensemble des biens dont dispose Me Fleurant, notamment en République dominicaine, l’ULCC s’est limitée à sa gestion en tant que ministre. Ce que l’on y découvre est déjà suffisamment accablant : un vol organisé des ressources de l’État, orchestré avec l’appui des grands manitous du Parlement de l’époque, à travers de faux projets financés via les fonds communaux et le programme PetroCaribe !
Face à ces faits, Me Fleurant tente de transformer ce scandale en une simple affaire familiale impliquant le directeur général de l’ULCC. Une stratégie pitoyable pour détourner l’attention de ses crimes.
L’heure n’est plus aux mandats symboliques, mais aux actes !
Toutes les enquêtes de l’ULCC sont menées par des enquêteurs professionnels, compétents et expérimentés. Le directeur général peut refuser de valider un rapport pour des raisons claires, mais son rôle se limite à une dernière lecture et à l’apposition de sa signature pour publication. Il ne peut ni modifier, ni manipuler les conclusions des enquêteurs.
Dès lors, que va faire la justice haïtienne ?
Va-t-elle encore laisser passer cette affaire, comme tant d’autres avant elle ? Ou va-t-elle enfin montrer à ces fossoyeurs de la nation que l’impunité n’est plus une option ?
Assez d’impunité : Il faut frapper fort et vite !
Me Aviol Fleurant doit être arrêté immédiatement, jugé et condamné avec la plus grande sévérité. Mais ce n’est pas suffisant : tous les biens issus de la corruption doivent être saisis sans pitié. Chaque gourde volée au peuple doit être récupérée. Chaque propriété achetée avec de l’argent sale doit être confisquée.
Haïti est à genoux, asphyxiée par une élite prédatrice qui se croit intouchable. Jusqu’à quand allons-nous tolérer cela ? Jusqu’à quand la justice va-t-elle détourner les yeux ?
L’inaction serait une trahison. Il faut agir maintenant, vite et bien, pour stopper la corruption. Cette affaire doit être un tournant. Si la justice haïtienne veut encore garder un semblant de crédibilité, elle doit faire de Me Aviol Fleurant un exemple.
Il ne suffit pas d’émettre des mandats : il faut aller jusqu’au bout !
La balle est dans le camp des autorités. Mais que le peuple le sache : l’impunité ne peut plus être tolérée. Si la justice ne fait rien, c’est à la nation toute entière de réclamer des comptes.
Haïti n’a plus de temps à perdre.
Assez de vols.
Assez de pillages.
Assez d’impunité !
Rédaction : Zantray News