MAE : Plus de 423 nominations, 40 passeports rejetés – Une diplomatie au service des maîtresses

Getting your Trinity Audio player ready...


Quand la politique étrangère devient un outil de clientélisme, un refuge de luxe pour les proches… et une récompense pour les compagnes du pouvoir

En treize mois, plus de 423 passeports diplomatiques ont été délivrés par le Ministère des Affaires Étrangères (MAE), sous l’autorité du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) dirigé par Fritz Jean. Ce chiffre dépasse de loin toutes les pratiques antérieures, marquant un tournant alarmant dans l’histoire de la diplomatie haïtienne.

À titre de comparaison, même les gestionnaires autrefois décriés, comme Dominique Dupuy, ne s’étaient pas aventurés aussi loin. Aujourd’hui, sous l’œil complice de Harvel Jean-Baptiste, le Ministère des Affaires Étrangères est devenu un marché noir de postes diplomatiques, de passeports et de privilèges.

Ce qui se passe actuellement dépasse l’entendement. La diplomatie haïtienne, censée porter la voix d’un peuple digne, est transformée en réseau de récompenses privées. Maîtresses, épouses, proches de ministres, de politiciens influents et de membres du CPT : toutes parachutées dans les consulats, sans formation, sans expérience, mais avec salaires en dollars, logements meublés, véhicules de fonction, cartes bancaires d’État… et l’immunité en prime.

Parmi les cas les plus indécents, celui de Smith Augustin défie toute logique républicaine. Ancien braqueur notoire de la BNC, désormais camouflé sous le titre de conseiller présidentiel, il n’a pas hésité à faire nommer sa femme à l’ambassade du Mexique et, sa maîtresse à l’ambassade d’Espagne, dans le seul but qu’elle puisse y accoucher — aux frais de l’État — d’un petit braqueur ou d’une petite braqueuse, dans le confort européen, sous couverture d’immunité diplomatique.

Oui, l’État haïtien a financé un poste diplomatique pour satisfaire un caprice personnel, transformant une mission régalienne en cadeau de grossesse de luxe. Une affectation exclusivement pensée pour permettre un accouchement tranquille en Europe, aux frais directs de l’Etat haitien.

La question s’impose : Smith Augustin ne pourrait-il pas assumer ses responsabilités de père et payer lui-même l’accouchement de son fils  avec les 10 millions de gourdes qu’il perçoit chaque mois du Trésor public ? Pourquoi est-ce au peuple haïtien de payer l’accouchement d’une maîtresse d’un conseiller présidentiel ? Ce n’est plus une nomination, c’est un détournement organisé de fonds publics, maquillé en mission diplomatique.

À Miami, le personnel consulaire est passé de 32 à 60 agents ; à Boston, de 15 à 32 ; à Panama, les affectations sont soupçonnées d’abriter des opérations de blanchiment d’argent public. Le personnel a souvent doublé ou triplé sans aucune amélioration des services aux citoyens.

Chaque nomination représente une charge lourde : salaire en devise, carte bancaire de l’État, exonérations fiscales, frais de mission, logement, sécurité et transport. Le tout, pendant que l’État peine à payer ses enseignants, que les tribunaux sont paralysés et que la police manque de carburant pour intervenir.

Malgré l’ampleur du scandale, Harvel Jean-Baptiste garde le silence. Selon plusieurs sources internes, ce mutisme serait acheté : per diem généreux, voyages fréquents, nominations de proches. Un confort personnel bien protégé en échange d’un abandon des principes de transparence.

La diplomatie haïtienne est devenue, pour beaucoup, un système de prédation sous couvert d’immunité. Des agents seraient imposés pour capter les recettes consulaires, qu’ils reverseraient ensuite à un réseau informel. Résultat : les citoyens attendent des mois pour un passeport, pendant que le système s’auto-alimente.

Le Consulat des États-Unis à Port-au-Prince a récemment exprimé son exaspération : 40 passeports diplomatiques ont été retournés sans visa. Raisons ? Absence de Terme de Référence (TDR) et de justification claire du remplacement diplomatique. En réaction, le consulat exige désormais des dossiers complets avant toute acceptation de nomination.

Ce rappel à l’ordre souligne combien la crédibilité de la diplomatie haïtienne est aujourd’hui gravement entachée à l’international.

Cette machine de nominations sauvages ne reflète ni une stratégie de rayonnement national, ni une politique publique sérieuse. Elle illustre une fois de plus la captation de l’État par une élite mafieuse, au détriment de millions de citoyens abandonnés.

Le peuple haïtien n’a jamais voté pour ce Conseil présidentiel. Il n’a pas donné mandat pour que ses représentations diplomatiques deviennent des refuges pour les compagnes du pouvoir. Ce n’est plus une diplomatie : c’est une mascarade à visage découvert.

Rédaction : Zantray News

Total
0
Shares
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Related Posts