À l’approche de la fin de leur mandat, les membres du Conseil présidentiel de transition semblent moins préoccupés par la sortie de crise que par leur propre avenir judiciaire. Conscients des accusations de corruption qui pèsent sur leur gestion, ils s’emploient à verrouiller le système juridique afin de se prémunir contre toute poursuite après leur départ du pouvoir.
Le décret controversé sur la Haute Cour de justice s’inscrit clairement dans cette logique. Sous couvert de réforme institutionnelle, il restreint drastiquement les mécanismes de poursuite, neutralise les rapports des organismes de lutte contre la corruption et concentre les décisions entre des mains politiques. Ce dispositif offre aux responsables mis en cause le temps et les leviers nécessaires pour activer réseaux d’influence, avocats et protections diverses, transformant la loi en véritable bouclier contre la prison.
Cette manœuvre, perçue comme une fuite organisée devant la justice, porte un coup grave à la crédibilité des institutions et consacre l’impunité comme mode de gouvernance. Au final, c’est encore l’État qui s’affaiblit et le peuple qui paie le prix d’un pouvoir plus soucieux de sa survie que de la justice.
Rédaction: Zantray News Haïti