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Le Premier ministre Fils Aimé entre mise en scène et réalité : un retour au pays sous fond de démagogie

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C’est en grande pompe que le Premier ministre haïtien, Alix Didier Fils Aimé, a regagné le pays jeudi, après un séjour qualifié d’« officiel » à Washington. Mais derrière le décor d’un accueil orchestré et d’un discours diplomatique convenu, se cache une réalité bien plus sombre : celle d’un gouvernement coupé de la population, d’un chef d’État déconnecté et d’un pays en pleine dérive sécuritaire.

Accueilli par des membres de son gouvernement et des figures de la Police Nationale d’Haïti (PNH), le chef du gouvernement a tenté de peindre un tableau reluisant de sa mission américaine. Pourtant, selon des sources concordantes, l’affluence au Salon Diplomatique de l’aéroport Toussaint Louverture aurait été largement « arrangée », des militants rémunérés ayant été mobilisés pour simuler un soutien populaire.

Un contraste frappant avec le climat de défiance généralisée envers le pouvoir. Dans des zones autrefois sous contrôle de l’État telles que Mirebalais, Saut-d’Eau, Lascahobas et Kenscoff, l’autorité publique a quasiment disparu, abandonnant la population à elle-même dans un contexte de violence et d’instabilité.

Malgré cette situation d’urgence nationale, le Premier ministre continue de miser sur des opérations de communication. Il a déclaré à la presse vouloir « mobiliser tous les partenaires stratégiques » pour restaurer la sécurité, mettant en avant des rencontres avec des responsables de la Maison Blanche et du Congrès américain. Il évoque également un appui promis par des pays comme le Brésil, l’Argentine ou encore la Colombie dans le cadre de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MSS).

Le discours est rôdé, mais sur le terrain, la réalité est tout autre. L’insécurité gagne du terrain, la PNH reste sous-équipée, et les rares initiatives internationales tardent à produire des résultats concrets. Pendant ce temps, les citoyens attendent des réponses tangibles, et non des annonces répétées.

Le Premier ministre s’est aussi voulu rassurant envers la diaspora haïtienne, plaidant pour l’extension du TPS et l’amélioration du programme Humanitarian Parole. Il a mentionné la relance économique à travers la loi HOPE/HELP. Mais là encore, l’annonce semble hors-sol dans un pays où l’économie informelle domine et où la relance se heurte à l’absence de stabilité.

Derrière cette démonstration de diplomatie internationale, Alix Didier Fils Aimé semble donc privilégier la façade à l’action concrète. Et pendant que les projecteurs sont braqués sur son voyage à l’étranger, Haïti s’enlise un peu plus chaque jour dans une crise qu’aucun discours, aussi bien rédigé soit-il, ne parviendra à masquer.

Mozard Lombard,

mozardolombardo@gmail.com

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