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Le Ministère des Affaires Étrangères et des Cultes (MAE) traverse l’une des pires crises de son histoire. Sous la direction de Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, cette institution, censée défendre les intérêts d’Haïti sur la scène internationale, s’enfonce dans une dérive marquée par des nominations douteuses et une corruption systémique.
Chaque semaine, entre 30 et 40 nouvelles affectations sont signées, portant à plus de 300 le nombre de personnes récemment insérées dans la diplomatie haïtienne. Mais derrière cette vague de nominations, une question s’impose : qui tire réellement les ficelles ? Deux noms émergent : Smith Augustin et Emmanuel Bertilaire, des conseillers présidentiels devenus les véritables maîtres du jeu au MAE.
Smith Augustin et Emmanuel Bertilaire : les architectes d’un pillage diplomatique
Ces deux influents conseillers ont pris le contrôle total des nominations diplomatiques, imposant leurs candidats sans le moindre critère de compétence.
Leur objectif ? Monnayer les postes diplomatiques et placer leurs alliés à des positions stratégiques. Ainsi, la diplomatie haïtienne est devenue un véritable marché noir, où les affectations se vendent au plus offrant.
Des nominations scandaleuses et criminelles
Ce système mafieux permet aujourd’hui à des individus au passé douteux d’accéder à des fonctions diplomatiques officielles. Quelques exemples alarmants :
• Marie Geneviève Louis-Jeune, ex-prisonnière accusée de corruption et de trafic d’êtres humains, est aujourd’hui ministre conseillère au Panama.
• Jean Tolbert Alexis, ex-député sanctionné par la République dominicaine et accusé par le chef du gang “Chien Méchant” d’avoir été son principal fournisseur d’armes, bénéficie d’un contrat à l’ambassade du Panama.
• Castro Arboite, ancien directeur de Dignité, accusé d’avoir pillé cette entreprise publique de transport scolaire, a été propulsé diplomate à Cuba… sans aucun diplôme.
• Christel Plaisimond, nommée alors qu’elle était encore étudiante en médecine, vit entre l’Espagne et la République dominicaine, sans jamais avoir pris fonction.
• Le fils de l’ancien sénateur Anacassis, impliqué dans un scandale de caméras cachées, a été nommé ministre conseiller alors que son seul diplôme attesté est une licence en haricots (pois).
Harvel Jean-Baptiste : complice ou maître stratège ?
Contrairement aux apparences, Harvel Jean-Baptiste n’est pas qu’un simple exécutant. Il joue un double jeu cynique, manipulant l’administration du MAE pour ses propres intérêts politiques.
D’un côté, il valide sans scrupules les nominations frauduleuses exigées par les conseillers présidentiels. De l’autre, il bloque lui-même certaines lettres de nomination déjà signées, créant un faux blocage administratif dont il fait porter la responsabilité au Premier ministre Alix Didier Fils-Aîmé.
Son but ? Déstabiliser le Premier ministre et se positionner comme l’alternative idéale pour lui succéder.
Haïti humiliée sur la scène internationale
Autrefois un pilier de la diplomatie haïtienne, le MAE est aujourd’hui un repaire d’opportunistes qui monnayent l’image du pays au plus offrant. Si aucune action n’est entreprise, Haïti risque de perdre ce qui lui reste de crédibilité diplomatique.
L’Organisation des États Américains (OEA) et l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) doivent impérativement ouvrir une enquête et sanctionner les responsables de cette vaste entreprise de démolition nationale.
Jusqu’à quand Haïti continuera-t-elle à tolérer cette dérive destructrice ?
Rédaction : Zantray News