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La crise sécuritaire qui frappe Haïti avec une intensité croissante a conduit le gouvernement à prendre des mesures drastiques. Dans une déclaration faite le vendredi 28 mars, le ministre haïtien de la Défense, Jean-Michel Moïse, a annoncé un investissement de 7,4 milliards de gourdes au cours des six prochains mois. Cette somme sera allouée à l’extension des capacités de l’armée haïtienne, avec pour objectifs le recrutement de nouveaux soldats, la mise à jour des infrastructures militaires et l’acquisition de nouveaux équipements.
L’insécurité, particulièrement palpable dans la capitale Port-au-Prince et dans d’autres régions du pays, n’est plus supportable pour une grande partie de la population. Les gangs armés, souvent qualifiés de terroristes, sèment la terreur dans de nombreuses localités, forçant des milliers de citoyens à fuir leurs maisons malgré les dispositifs de sécurité mis en place. Ces violences incessantes alimentent un sentiment de frustration et d’impuissance, malgré les efforts répétés des autorités, notamment la Police Nationale d’Haïti (PNH), pour endiguer la situation.
Face à cette escalade, de nombreux Haïtiens estiment que l’armée pourrait jouer un rôle clé dans la stabilisation du pays. Certains experts de la sécurité militent pour une mobilisation des Forces Armées d’Haïti (FAD’H), souvent jugées plus familières du terrain et potentiellement plus efficaces pour contrer les groupes armés.
Dans cette optique, le gouvernement a décidé de réinvestir dans l’armée, qui, depuis sa remobilisation en 2017, souffre d’un manque de moyens et d’une structure défaillante. “La vérité est qu’il n’y a pas eu d’investissement sérieux dans l’armée depuis sa remobilisation”, a déclaré Jean-Michel Moïse, soulignant que les efforts de formation et d’équipement avaient été négligés. Le ministre a révélé qu’un nouveau centre de formation d’envergure est en construction à Tabarre, capable d’accueillir jusqu’à 1 000 recrues. La formation de nouvelles recrues débutera bientôt.
En parallèle, le gouvernement haïtien a alloué environ 31 milliards de gourdes pour la sécurité publique et la défense dans le budget rectifié de l’État, un investissement jamais vu dans l’histoire récente du pays. “Nous prenons la sécurité publique très au sérieux, malgré la gravité de la situation”, a assuré le ministre Moïse.
Alors que l’insécurité persiste, la question demeure : l’armée haïtienne sera-t-elle en mesure de répondre aux défis actuels et de restaurer la sécurité dans le pays ? L’avenir proche pourrait bien être décisif.
Rédaction Zantray News
