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Dix mois après sa prise de fonction, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) peine à juguler la crise sécuritaire qui s’intensifie à travers le pays. La situation reste particulièrement dramatique alors que les bandes armées continuent de semer la terreur et de causer la mort de nombreux agents des forces de l’ordre.
Le dimanche 23 février, une nouvelle victime s’ajoute à la liste des policiers tombés sous les balles des criminels : un agent de police kényan a perdu la vie à Ségur, dans la localité de Savien, dans le département de l’Artibonite. Ce décès tragique s’inscrit dans une série d’attaques qui ont ciblé les forces de sécurité ces dernières semaines. Cependant, au lieu d’une réponse concrète pour mettre fin à cette violence, les autorités se contentent de présenter des condoléances et de manifester leur sympathie envers les familles endeuillées.
Jean Ernest Muscadin, commissaire du gouvernement de Miragoane, a exprimé son désarroi, soulignant que l’État semble réticent à prendre des mesures efficaces. Il a même déclaré que les autorités ne souhaitent pas résoudre le problème, préférant se limiter à des paroles vaines plutôt qu’à des actions tangibles.
Le Conseiller-Président Fritz Alphonse Jean a également réagi face à cette situation dans une déclaration faite ce dimanche 23 février. Il a exprimé sa tristesse suite à la mort de Steeve Emmanuel Laguerre, un jeune policier de la 32e promotion de la PNH, tué lors d’une opération contre les bandes criminelles. La même journée, un militaire de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) a également perdu la vie dans un affrontement avec les gangs dans la région de l’Artibonite.
Dans sa déclaration, Fritz Alphonse Jean a lancé un appel solennel aux criminels et à leurs complices, exhortant à mettre fin à ce cycle de violence et à œuvrer pour la création de richesse et de paix. Cependant, ces mots ne semblent pas suffire pour apaiser la douleur des familles des victimes ou convaincre les Haïtiens que des solutions concrètes sont en marche.
Alors que la crise sécuritaire continue de faire rage, la réponse du gouvernement reste timide et peu convaincante. Si les autorités saluent la mémoire des policiers et militaires tombés en service, leur engagement dans la lutte contre l’insécurité semble encore insuffisant face à la violence grandissante qui sévit dans tout le pays.
Les Haïtiens continuent d’attendre des actions plus fermes et des stratégies réalistes pour restaurer la paix et la sécurité. Le Conseil Présidentiel de Transition, pourtant en place depuis dix mois, devra peut-être se remettre en question et repenser son approche si le pays veut espérer sortir de cette spirale de violence.
Mozard Lombard,