Le Conseil Présidentiel de Transition exprime ses griefs contre le Premier ministre Garry Conille lors de la réunion avec les dirigeants de la CARICOM

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Lors d’une réunion exceptionnelle tenue avec les dirigeants des pays de la CARICOM ce vendredi 1ᵉʳ novembre 2024, le Dr Gérard Gilles, l’un des conseillers inculpés pour corruption, a pris la parole au nom du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) pour exposer plusieurs griefs à l’encontre du Premier ministre Garry Conille. Dans un discours marqué par un ton ferme et des critiques précises, les membres du CPT ont abordé les défis et les tensions qui traversent actuellement le gouvernement de transition, en soulignant les points de désaccord majeurs qui les opposent au chef du gouvernement. La rédaction du journal « Zantray News » retranscrit en exclusivité ce discours :

Votre Excellence, Monsieur le Président de la CARICOM, et chers collègues,

Je vous remercie de me donner l’occasion de m’adresser à vous aujourd’hui au nom du Conseil présidentiel d’Haïti. Je m’adresse à vous à un moment où Haïti est confronté à des défis extraordinaires qui mettent à l’épreuve la résilience et l’endurance de notre peuple. Je suis venu pour mettre en lumière des préoccupations spécifiques qui, selon nous, sont fondamentales pour comprendre la situation actuelle d’Haïti et le besoin urgent d’une gouvernance efficace et unifiée pour nous guider à travers cette crise.

Le Conseil présidentiel, chargé de conduire le pays à travers une crise sans précédent, a travaillé sans relâche pour faire respecter l’accord du 3 avril 2024, qui définit la feuille de route pour restaurer la stabilité, la sécurité et le progrès en Haïti. Dès le départ, nous avons placé notre confiance dans le Premier ministre Garry Conille, nommé avec de grands espoirs en raison de sa réputation de leader neutre et compétent, positionné au-dessus de la politique partisane. Malheureusement, notre expérience avec le Premier ministre Conille a été tout à fait contraire à nos attentes.

Nous avons rencontré des difficultés constantes à collaborer avec lui pour résoudre des problèmes cruciaux. Malgré des concessions considérables de la part du Conseil présidentiel pour favoriser la coopération, notamment en lui conférant l’autorité sur des ministères clés tels que l’Intérieur, les Finances et les Affaires étrangères, le Premier ministre Conille n’a pas réagi de la même manière. Au contraire, nous constatons un comportement qui rappelle celui des dirigeants précédents, avec une résistance à la collaboration et une réticence à s’engager de manière productive avec d’autres branches du gouvernement, dans ce cas le Conseil, pour traiter les questions urgentes de sécurité.

Nos préoccupations vont au-delà des désaccords au niveau interne. Le leadership du Premier ministre Conille a compromis la position d’Haïti sur la scène internationale. Lors de la 79e Assemblée générale des Nations unies, le ministre des affaires étrangères Dominique Dupuy, représentant le Premier ministre, a d’abord tenté d’empêcher le président Edgard Leblanc de s’adresser à l’Assemblée, violant ainsi un protocole diplomatique de longue date et sapant la voix d’Haïti sur la scène internationale. De telles actions reflètent malheureusement un manque de discernement politique et de sensibilité au protocole qui est essentiel en temps de crise.

Malgré les efforts déployés pour trouver un terrain d’entente, y compris les démarches personnelles des membres du Conseil présidentiel, notre expérience de l’approche du Premier ministre Conille suggère un comportement dédaigneux et non coopératif. Au lieu de favoriser la collaboration nécessaire pour relever les immenses défis qui se présentent à nous, ses actions ont aggravé les divisions et limité notre capacité à avancer efficacement. À ce stade critique, nous pensons qu’il est essentiel de mettre en œuvre des changements clés au sein du gouvernement pour répondre efficacement aux besoins urgents d’Haïti. Cependant, le Premier ministre Conille ne s’est pas montré réceptif à de telles discussions, retardant souvent subtilement des réunions importantes avec le Conseil qui sont nécessaires à la gouvernance et à la stabilité. Ce comportement d’évitement soulève de sérieuses inquiétudes et nous amène à nous demander si le Premier ministre Conille reste le profil approprié pour guider cette transition.

Nous espérions initialement que le Premier ministre serait une force unificatrice – quelqu’un prêt à mettre de côté les manœuvres politiques pour le plus grand bien du peuple haïtien.

Malheureusement, ses actions jusqu’à présent ont jeté le doute sur sa capacité à remplir ce rôle crucial. Haïti est confronté à une crise à plusieurs niveaux, et le peuple haïtien mérite un dirigeant ayant à la fois la perspicacité politique et la volonté de travailler en collaboration avec toutes les branches du gouvernement pour y faire face. Pour nous, ce n’est plus une simple question de choix, c’est une nécessité.

Nous sommes ici non seulement pour soulever ces questions, mais aussi pour souligner le besoin urgent d’un leadership qui donne la priorité à l’unité, au discernement et à l’action collective. Le Conseil présidentiel reste déterminé à promouvoir cette approche et nous sollicitons votre soutien pour plaider en faveur d’un leadership en Haïti qui soit prêt à affronter la crise de notre pays avec le sérieux, le respect et la collaboration qu’elle exige.

Nous vous remercions de l’attention que vous porterez à ces questions et de votre soutien constant à la résolution de la crise haïtienne.

Points de discussion pour la réunion avec le président de la CARICOM

Aperçu de la situation actuelle

  • Le Conseil présidentiel (CPT) s’est engagé à relever les défis cruciaux d’Haïti, la sécurité étant primordiale, tout comme la gouvernance et la stabilité économique.
    • Malgré l’optimisme initial, des difficultés sont apparues dans la coordination efficace avec le Premier ministre Garry Conille, ce qui a entravé les progrès sur les priorités fixées dans l’accord du 3 avril 2024.

Contexte de la nomination du premier ministre Garry Conille

Cependant, ses comportements récents font écho à ceux de ses prédécesseurs, tels qu’Ariel Henry, négligeant la nécessité d’une collaboration avec les autres branches du gouvernement.

Le Premier ministre Conille a été choisi pour sa neutralité réputée par rapport à la politique partisane et pour sa grande expertise en matière de politique publique. L’espoir était qu’il puisse constituer une force unificatrice pour faire face à cette crise sans précédent.”

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