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Depuis sa création, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) en Haïti, conçu pour gérer la seconde phase de la transition politique post-Jovenel Moïse, est devenu un symbole d’échec institutionnel. Au lieu d’essayer de rétablir la stabilité des institutions républicaine et de préparer des élections transparentes, le CPT semble avoir aggravé les divisions politiques et assuré la promotion de la corruption. Ainsi devient-il une source de blocage pour la gouvernance haïtienne, au point que certains observateurs le qualifient même de “connerie politique du siècle”.
Un pari politique perdu
Le CPT a été instauré avec l’espoir de mieux diriger la transition politique en Haïti et de rétablir une certaine stabilité socio-économique. Cependant, son incapacité à tirer pleinement les conséquences de ses propres choix, notamment lors de la nomination du Premier ministre, a révélé ses dysfonctionnements. Plusieurs candidats locaux, profondément ancrés dans la réalité haïtienne, étaient en lice pour le poste de Premier ministre. Cependant, contre toute attente, les conseillers ont opté pour Garry Conille, qui avait vécu à l’étranger pendant 12 ans, et était déconnecté de la réalité haïtienne
Malgré les avertissements sur la personnalité de Conille, un mégalomane qui cherchait à se mettre en avant et à imposer ses propres règles avant même d’être officiellement nommé, les conseillers ont ignoré ces signaux. Ils ont écarté les hommes de terrain, mieux qualifiés pour gérer la crise, et ont voté à une majorité de six voix sur sept en faveur du cadre onusien, un véritable coup de tonnerre dans le paysage politique haïtien.
Ce choix s’est avéré être le point de départ d’un dysfonctionnement chronique au sein du CPT. Car, dès son arrivée en Haïti, Garry Conille a imposé unilatéralement ses règles, refusant de respecter les accords signés avec les partis impliquées dans la prise en main de la transition. Il a consolidé son contrôle sur les ministères régaliens, concentrant entre ses mains tous les leviers de pouvoir, aggravant ainsi les divisions au sein du gouvernement. Ce manque de cohésion interne, associé à une incapacité à faire face aux contradictions de sa gouvernance, a contribué à bloquer davantage la gestion de l’État. Le pari de la transition, censé stabiliser le pays, s’est ainsi transformé en un véritable fiasco politique.
Des luttes de pouvoir interne et des scandales
Le CPT devait, en théorie, être un organe impartial et compétent, formé de personnalités expérimentées et honnêtes, capable de naviguer dans les eaux troubles de cette transition afin de sortir le pays de la grave crise politique engendrée par l’assassinat sauvage du Président Jovenel Moïse. Cependant, il s’est rapidement enlisé dans des luttes de pouvoir internes. Plusieurs de ses membres, dont Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin, ont été impliqués dans des scandales de corruption, notamment dans l’affaire de la Banque Nationale de Crédit (BNC). Ces accusations, combinées à un manque flagrant de leadership, ont gravement entaché la crédibilité du CPT et miné la confiance des citoyens.
Un échec organisationnel
Au-delà des scandales, la structure même du CPT s’est révélée inefficace. Plutôt que de renforcer les institutions de l’État, le CPT semble les avoir affaiblies, concentrant trop de pouvoir entre les mains duvaliéristes du Premier Ministre Conille. Cette concentration excessive, sans mécanismes de contrôle adéquats, a conduit à la théâtralisation et l’immobilisme au niveau du gouvernement. Les rivalités internes entre les membres du CPT et leur incapacité à trouver des solutions concrètes aux défis majeurs du pays, tels que l’insécurité, la famine et l’organisation des élections, ont renforcé l’idée que le CPT est une véritable ” connerie politique”.
Alors que la population haïtienne continue de souffrir d’une insécurité croissante et de grand déficit alimentaire, le CPT reste focalisé sur des luttes d’intérêt personnel, totalement déconnecté des réalités du terrain.
Quel avenir pour le CPT ?
Face à ce constat d’échec, de nombreux experts et acteurs politiques appellent à une réforme profonde ou à la dissolution pure et simple du CPT. Car ils estiment que cet organe est devenu un fardeau qui a contribué à enfoncer Haïti encore plus profondément dans la crise. Si aucune mesure de restructuration n’est rapidement prise, le CPT risque de passer à l’histoire comme l’un des plus grands échecs politiques de la période post-1986.
En définitive, ce qui devait être un outil de transition et de stabilisation s’est transformé en une impasse politique. Loin de remplir son rôle, le CPT est aujourd’hui perçu comme la “connerie politique du siècle”, illustrant l’incapacité des dirigeants haïtiens à saisir l’urgence de la situation et à proposer des solutions viables pour sortir le pays de la crise.
Rédaction Zantray News