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Le 4 décembre 2024, l’Association Nationale des Normaliens Indépendants d’Haïti (ANNIH) a adressé une lettre ouverte à Monsieur Augustin Antoine, Ministre de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle, pour exposer les défis criants du secteur éducatif en Haïti et proposer des solutions urgentes afin d’y remédier.
Dans cette lettre, l’ANNIH dénonce la dégradation sévère des conditions d’enseignement et d’apprentissage, exacerbée par l’insécurité généralisée et les déplacements massifs de la population. Ces facteurs, couplés à la précarité économique et sociale des enseignants, menacent l’avenir de milliers d’élèves et du corps enseignant lui-même. Les conditions de travail des enseignants, déjà fragilisées, se sont encore détériorées, poussant un grand nombre d’entre eux à envisager l’émigration comme seule issue.
L’ANNIH exprime son inquiétude face à l’aggravation de la situation et fait un appel à l’action pour éviter un naufrage du système éducatif haïtien. Parmi les propositions formulées, l’association recommande des mesures concrètes pour soutenir ceux qui ont été contraints de quitter leurs foyers en raison de l’insécurité. Cela inclut des programmes d’accompagnement psychosocial, logistique et financier pour les élèves, les parents et le personnel éducatif. De plus, la mise en place de cantines scolaires dans toutes les écoles est vue comme essentielle pour lutter contre la faim, un frein majeur à l’apprentissage.
Face à la fuite des enseignants vers des pays comme les États-Unis et le Canada, l’ANNIH appelle le Ministère de l’Éducation à compenser cette perte de ressources humaines en nommant davantage de stagiaires et de cadres techniques qualifiés. Il est également proposé de revoir les conditions de logement des enseignants, en mettant en place un crédit hypothécaire significatif remboursable sur le long terme, ce qui pourrait améliorer leurs conditions de vie et les rendre plus attrayants dans l’exercice de leur fonction.
Enfin, l’ANNIH souligne la nécessité de réajuster les salaires des enseignants pour faire face à l’inflation et à la hausse du coût de la vie. La création d’un statut particulier pour les enseignants, ainsi que l’utilisation des fonds du Fonds National de l’Éducation (FNE), sont également suggérées pour revitaliser le secteur éducatif.
Si ces revendications ne sont pas prises en compte, l’ANNIH avertit que des actions de grève nationale et généralisée seront inévitables, mettant en lumière la gravité de la situation et la détermination des professionnels de l’éducation à défendre leurs droits.
Cette prise de position de l’ANNIH est un appel urgent à la responsabilité des autorités pour sauver ce qui reste du système éducatif et offrir aux jeunes générations une éducation digne de ce nom, garante du développement et du progrès d’Haïti.
Rédaction Zantray News