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La scène politique haïtienne est une fois de plus secouée par des scandales d’une gravité sans précédent. Dans un climat d’indignation généralisée, deux figures controversées, Joseph Lambert et Youri Latortue, sanctionnées pour des faits graves – notamment leur implication présumée dans le trafic de drogue et le financement de gangs armés – suscitent des critiques sévères. Participer au choix de l’actuel ministre de la Justice, leur soutien affiché aux conseillers du Conseil Présidentiel de Transition, eux-mêmes accusés de corruption, ne fait qu’aggraver la crise institutionnelle et accentuer l’instabilité politique et sociale d’un pays déjà en pleine tourmente.
Trois conseillers accusés de corruption : un cancer qui sabote la transition en Haïti
Les trois conseillers incriminés, Louis Gérard Gilles, Smith Augustin et Vertilaire, sapent la crédibilité et l’efficacité du Conseil Présidentiel de Transition, un organe pourtant central dans cette période cruciale. Louis Gérard Gilles, ancien sénateur et figure influente, a provoqué un tollé en menaçant de divulguer des informations explosives sur des stratagèmes de corruption liés à la nomination du Premier ministre Didier Fils Aimé. Ces révélations impliqueraient des détournements de fonds publics orchestrés par des nominations stratégiques dans divers ministères et directions générales. Ce comportement, bien que perçu comme une manœuvre désespérée, reflète son rôle actif dans les dysfonctionnements administratifs.
Smith Augustin, quant à lui, est submergé par les accusations et la pression. Visiblement au bord de l’effondrement, il aurait exprimé des pensées suicidaires, soulignant son incapacité à retourner dans sa ville natale, Ouanaminthe, ou à réintégrer son parti, EDE. Malgré ce désarroi personnel, il bénéficie du soutien de figures controversées, confirmant une collusion alarmante entre des acteurs sanctionnés et les institutions publiques.
Vertilaire, pour sa part, adopte une stratégie plus offensive. Il menace de porter plainte devant des juridictions internationales contre ses collègues du Conseil pour « trahison », une démarche qui semble davantage opportuniste qu’animée par une quête sincère de justice. Ces agissements, loin d’apaiser la situation, illustrent la fracture interne au sein de cette instance et sapent tout espoir de transition crédible. Leur retrait est impératif pour rétablir une once de confiance et permettre au pays d’avancer.
Un soutien indécent mais calculé des sanctionnés Lambert et Latortue
Le rôle de Joseph Lambert et Youri Latortue dans ce contexte exacerbe l’indignation. Selon le département américain du Trésor, les deux hommes sont impliqués dans le trafic de drogue, facilitant le transport de stupéfiants depuis la Colombie vers Haïti. Ils auraient également financé des gangs armés, pillé les caisses de l’État et ordonné des violences via des tiers. Ensemble, ils forment un réseau nommé « Compromis historique », conçu pour s’emparer de ministères et directions générales, perpétuant ainsi un système de corruption ancré depuis plus de 30 ans.
Leur soutien à Smith Augustin et aux autres conseillers accusés vise clairement à conserver leur emprise sur des institutions stratégiques comme le ministère de la Défense et la Police Nationale d’Haïti (PNH). Cette manœuvre cynique, orchestrée par des hommes sanctionnés pour des crimes graves, incarne un paradoxe : Latortue, accusé d’avoir alimenté l’insécurité nationale, prétend aujourd’hui se positionner comme un acteur clé dans sa résolution. Lambert, quant à lui, a osé déclarer avoir « 25 ans de collaboration avec les États-Unis », bien qu’il soit lui-même sanctionné pour trafic de drogue. Une contradiction flagrante.
Une collusion dangereuse entre sanctionnés, gangs et conseillers corrompus
La connivence entre les sanctionnés, les gangs armés et les conseillers accusés de corruption met en lumière un système profondément vicié. Le meurtre du jeune Duxkson, apparemment ordonné par l’un des conseillers, illustre l’impunité totale qui règne dans ces cercles. Malgré le tollé suscité par cet assassinat, le ministre de la Justice, soupçonné d’être manipulé par ces acteurs, entrave toute tentative de poursuite judiciaire.
Un pays au bord du gouffre
Haïti est enchaîné à un système où la corruption et la violence se nourrissent mutuellement, plongeant le pays dans un abîme de désespoir. Tant que des figures compromises comme Lambert et Latortue continueront de soutenir des acteurs corrompus, les efforts de réforme et de stabilisation resteront vains. Seule l’éviction immédiate des conseillers incriminés et une rupture avec ces réseaux toxiques permettront de redonner un souffle d’espoir aux citoyens, en quête d’un État intègre et d’une justice impartiale.
Rédaction: Zantray News