La Révocation de Dominique Dupuy : Une Nécessité pour la Stabilité Politique en Haïti

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Sans doute vexée et furieuse pour avoir perdu son bien-aimé patron, Dominique Dupuy n’a pas participé à la cérémonie de remise de l’ampliation du nouveau Premier ministre. Cela en dit beaucoup sur ses réelles motivations qui sont loin d’être patriotiques. Pour cette raison, elle mérite d’être renvoyée à son petit auberge au Cap-Haïtien.

La révocation définitive de Dominique Dupuy, ministre des Affaires étrangères d’Haïti, par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) s’impose comme une décision lourde de conséquences, mais apparemment inévitable au regard des multiples controverses et dysfonctionnements associés à sa gestion du ministère. Cette décision découle d’un enchevêtrement d’influences politiques, de rivalités personnelles et de scandales affectant les sphères les plus sensibles du pouvoir haïtien.

Un Cabinet Gangrené par l’indiscrétion et la Trahison

L’une des principales faiblesses de la ministre Dupuy réside dans son entourage, en particulier en la personne de son chef de cabinet, Ricarson Dorcé. Ce dernier s’est illustré par son tempérament manipulateur, son goût pour l’affabulation et son indiscrétion chronique. Il s’adonne en effet à révéler des détails sensibles concernant les rappels, nominations et rencontres politiques orchestrées par la ministre. En divulguant les dessous de ses échanges avec des figures influentes telles que Fritz Jean, Smith Augustin, Garry Baudeau, Patrick Mousignac, Claude Joseph, Joseph Lambert ainsi que d’autres personnalités politiques et journalistes, Dorcé a miné l’autorité et la crédibilité de Dupuy, ternissant par la même occasion l’image du gouvernement. Il transmettait régulièrement des informations aux journalistes payés pour attaquer chaque diplomate que la ministre Dupuy décidait de rappeler. De plus, de nombreux dossiers concernant les proches de ces journalistes, nommés à des postes ou bénéficiant de contrats dans les Ambassades et les Consulats d’Haïti, étaient connus du public, ce qui accentuait l’impression de partialité et de manœuvres intéressées. Ce comportement, qui relève d’une trahison pure et simple, a engendré une méfiance croissante envers la ministre au sein du CPT et du Gouvernement.

Par ailleurs, des allégations faisant état d’un complot orchestré par Dorcé pour affaiblir le CPT, supposément en collaboration avec Dupuy et avec le soutien d’intérêts étrangers, ont exacerbé les tensions. Son admiration de petit nègre envers la ministre mulâtresse, conjuguée à sa propension à intriguer, en fait une figure clé dans le réseau de manipulations entourant cette dernière.

Nominations Contestées et Défiance Institutionnelle

Le cas de Panel Lindor illustre les défis posés par Dominique Dupuy pour le CPT. En dépit d’avis défavorables et d’un contexte institutionnel tendu, Dupuy a nommé Lindor consul général à Paris, ce qui a été perçu comme une provocation ouverte envers le CPT, qui avait prévu de trancher sur les nominations diplomatiques. Plus inquiétant encore, Lindor, résident français depuis plus d’une dizaine d’années, traîne un passé controversé au Consulat de Paris, entaché d’accusations de détournement de fonds publics et de harcèlement, ainsi que d’une implication supposée dans des campagnes de dénigrement sur les réseaux sociaux. Cette nomination, jugée douteuse et assimilée à du népotisme, conforte l’idée que la diplomatie haïtienne est utilisée comme un instrument personnel de règlement de comptes.

Collusion et “Diplomatie du Cash” avec Laurent S. Lamothe

La révocation de Dominique Dupuy repose également sur de graves accusations de collusion avec l’ancien Premier ministre Laurent Lamothe, lui-même sanctionné pour détournement de fonds publics et collusion avec des groupes criminels. Dupuy est soupçonnée d’avoir facilité, avec Lamothe, un système de détournement de fonds surnommé “diplomatie du cash”, utilisant les canaux diplomatiques pour des transactions financières douteuses. Ces pratiques ont alimenté les soupçons de corruption, attirant l’attention d’organismes internationaux, y compris le FBI. La persistance de telles accusations compromet l’intégrité des institutions haïtiennes, justifiant ainsi la révocation de Dupuy pour restaurer la transparence et la confiance au sein du gouvernement.

Manque de Compétence et Déclarations Incendiaires

Sur le plan diplomatique, Dominique Dupuy a également montré des lacunes notables. Avec un niveau académique limité à un bac +2, ses déclarations intempestives accusant les membres du CPT de crimes graves tels que le trafic d’être humain, de drogue et d’armes ont plongé l’exécutif dans une crise profonde. Ces accusations, sans preuves tangibles, témoignent d’un manque de maturité politique et ont exacerbé l’instabilité au sein du gouvernement.

Le Coût d’une Influence Déstabilisatrice

Pour de nombreux observateurs, Dominique Dupuy incarne une fracture au sein de l’exécutif haïtien. Sa gestion, marquée par des intrigues personnelles, des abus de pouvoir et des décisions irréfléchies, nuit à l’unité indispensable pour relever les défis du pays. Sa révocation apparaît donc comme un pas nécessaire pour apaiser les tensions et redonner de la crédibilité à la diplomatie haïtienne CPT ne devrait même pas lui permettre de retourner à l’UNESCO, un rêve qu’elle caresse discrètement.

Le départ de Dupuy permettra-t-il de restaurer la cohésion au sein du gouvernement ? Une chose est certaine : tant que les ambitions personnelles primeront sur l’intérêt général, Haïti continuera de souffrir des jeux d’influence et des manœuvres de pouvoir.Rédaction : Zantray News

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