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La mise à disposition : la nouvelle tactique de corruption au MAE

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Le Ministère des Affaires étrangères (MAE) détourne allègrement le décret portant révision du statut général de la fonction publique dans le seul but de vider les caisses de l’État au profit de ses protégés. Depuis quelque temps, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, multiplie les nominations dans les ambassades d’Haïti à l’étranger, sans aucun souci de transparence ni d’efficacité diplomatique.

Mais une fois leurs cartes d’accréditation obtenues, ces diplomates fraîchement nommés rentrent aussitôt en Haïti, invoquant leur affectation comme membres du cabinet du Premier ministre ou d’autres ministres du gouvernement. La plupart le font sans même disposer d’une lettre officielle de mise à disposition. Il leur suffit d’informer, parfois oralement, l’ambassadeur en poste de leur départ “nécessaire” vers Port-au-Prince.

Le scandale se corse quand on regarde les chiffres : ces individus perçoivent entre 4 000 et 6 000 dollars américains par mois, soit des salaires dix fois supérieurs à ceux des cadres réguliers de la fonction publique. Et pourtant, ces sommes sont légalement censées couvrir les frais de vie à l’étranger : logement, alimentation, transport, etc. En restant en Haïti, ils ne paient aucun loyer en devise étrangère, ne consomment rien localement dans leur pays d’affectation, mais encaissent quand même la totalité de l’allocation. Une injustice flagrante, une manipulation administrative, un détournement de fonds publics à peine déguisé.

Pire encore, cette pratique s’ajoute à d’autres dérives gravissimes dans le corps diplomatique haïtien, notamment le transfert et le blanchiment d’argent via la plateforme Zelle par certains ambassadeurs et chargés d’affaires. En clair, l’État haïtien est aujourd’hui rançonné de l’intérieur, non pas par des ennemis étrangers, mais par ses propres représentants censés porter sa voix à l’international.

Ce système de “mise à disposition” prive le pays de ressources cruciales qui pourraient être allouées à la sécurité publique, à la prise en charge des déplacés internes, ou à la relance des institutions moribondes. Pendant que les quartiers populaires suffoquent sous la violence armée, la diplomatie haïtienne s’est transformée en coffre-fort illégal pour initiés.

Les actes de corruption au sein du MAE ne datent pas d’hier. Zantray News Haïti les a régulièrement dénoncés à travers des enquêtes sérieuses, documentées et factuelles. Ces révélations ont suscité une vague d’indignation populaire, avec de nombreux appels pressants à l’ULCC pour qu’elle ouvre une enquête en bonne et due forme sur le ministre Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste et son réseau d’alliés. Pourtant, l’ULCC reste obstinément silencieuse. Un silence qui n’est plus simplement inquiétant, mais hautement suspect.

Ce mutisme devient encore plus troublant à la lumière des récentes déclarations du coordonnateur du Conseil présidentiel de transition (CPT), Fritz Jean, qui a publiquement dénoncé les dérives et scandales diplomatiques au sein de l’État. Ce signal d’alarme, émanant d’un haut responsable du pouvoir en place, n’a pourtant suscité aucune réaction de l’ULCC. Une passivité qui laisse penser que des mains invisibles mais puissantes paralysent les mécanismes de reddition de comptes, au profit de leur propre survie politique et financière.

Dans ce contexte, l’ULCC ne peut plus se dérober. Elle doit immédiatement se mobiliser pour enquêter sur la pratique abusive de mise à disposition au sein du MAE, ainsi que sur les opérations de transfert et de dépôt d’argent suspect via Zelle sur les comptes bancaires des représentants diplomatiques haïtiens à l’étranger.

Le peuple haïtien n’a pas besoin de diplomates millionnaires repliés à Port-au-Prince. Il a besoin de vérité, de justice, et d’un État qui cesse enfin de servir les voleurs en costume-cravate.

Rédaction : Zantray News

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