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Depuis sa prise de fonction en tant que ministre des Affaires étrangères, Dominique Dupuy semble davantage préoccupée par son image personnelle que par les enjeux diplomatiques cruciaux impliquant Haïti. La gestion de la diplomatie haïtienne, sous son égide, est tournée vers son approche superficielle et axée sur les réseaux sociaux, au détriment de résultats concrets.
Une diplomatie de coup d’éclat et d’auto-promotion ?
Les critiques se multiplient contre Dominique Dupuy, accusée de diriger la diplomatie haïtienne comme “un salon de beauté”, une expression dénonçant une gestion superficielle et désorganisée. Avec une enveloppe de 10 millions de gourdes destinée au renseignement, tant au sein du ministère que dans les représentations diplomatiques d’Haïti à l’étranger, Mme Dupuy aurait détourné ces fonds pour financer sa propre visibilité médiatique, notamment sur les réseaux sociaux.
Les observateurs lui reprochent de privilégier les apparitions publiques et les rencontres avec des fonctionnaires de second plan, au lieu de se concentrer sur la défense des intérêts stratégiques du pays. Cette approche, centrée sur l’image plutôt que sur les actions concrètes, est perçue comme un affaiblissement de la diplomatie haïtienne à un moment où le pays a plus que jamais besoin d’une représentation.
Un réseau de médias au service de son image
Selon des sources proches du ministère, la ministre aurait mis en place une équipe dédiée à la gestion de son image, mobilisant une partie des fonds de l’État pour se garantir une couverture médiatique favorable. Grâce à certains médias alignés, ses moindres déplacements internationaux sont amplifiés, et ses photos avec des fonctionnaires intermédiaires sont présentées comme des succès diplomatiques majeurs. Mais en coulisse, peu de résultats tangibles sont à montrer pour ces déplacements fréquents.
Mme Dupuy est également représentée pour avoir entouré le ministère de personnalités peu qualifiées et membre de sa famille, au détriment des diplomates chevronnés. Ceux-ci, selon plusieurs témoignages, seraient progressivement mis de côté au profit de jeunes recrutés et d’individus proches du ministre, qui géraient principalement ses activités sur les réseaux sociaux. Cette stratégie contribue à dégrader l’image du ministère, autrefois respectée pour sa rigueur et sa discrétion.
Comportement problématique et fuites d’informations : des critiques sévères contre le chef de cabinet de Dominique Dupuy
L’un des reproches les plus graves adressés à Dominique Dupuy concerne le comportement controversé de son chef de cabinet, Ricarson Dorce. Accusé de manquer de discrétion, Dorce est régulièrement pointé du doigt pour des fuites d’informations sensibles aux médias et à des politiciens peu scrupuleux. Des sources au sein du ministère révèlent qu’au lieu de se concentrer sur des enjeux diplomatiques, Dorce serait impliqué dans des campagnes de dénigrement contre des diplomates de carrière, utilisant des accusations de corruption pour justifier leur mise à l’écart.
Il est également rapporté que Dorce aurait divulgué des informations confidentielles sur la gestion passée de Mme Dupuy à l’UNESCO, notamment sur l’utilisation abusive des fonds de fonctionnement pour des fins personnelles, comme le paiement à son époux. Des allégations circulent également concernant des valises diplomatiques prétendument utilisées pour blanchir des sommes d’argent importantes, en lien avec Laurent Salvador Lamothe, sanctionné par le Canada et les États-Unis. Selon certaines sources, Dorce aurait lui-même retenu ces pratiques et recevrait une part des gains.
Connus pour son influence au sein du ministère, Dorce se vanterait d’avoir le pouvoir de rappeler et de nommer des fonctionnaires à des postes stratégiques. Des copies de dossiers sensibles et des photos compromettantes auraient été partagées par Dorce dans le cadre de ses relations étroites avec Mme Dupuy et le Premier ministre Gary Conille, renforçant l’idée d’une gestion opaque et dysfonctionnelle au sein du ministère des Affaires étrangères.
Ricarson Dorce, qui a publiquement affirmé qu’il prépare la ministre Dominique Dupuy à remplacer le Premier ministre Gary Conille ou à devenir la prochaine présidente d’Haïti, démontrer qu’il n’a pas l’envergure d’un homme d’État. Il se comporte comme un opportuniste, se réjouissant de sa proximité avec le ministre. Derrière cette façade, il travaille à dénigrer ceux qui l’entourent. Avec une petite équipe, il fait circuler des textes diffamatoires sur des groupes WhatsApp et utiliser de faux comptes sur Facebook pour attaquer quiconque pourrait avoir un avis contraire. Son comportement, perçu comme opportuniste et sans scrupules, est aujourd’hui évident pour tous, révélant une véritable ingratitude et un manque total de principes.
Par ailleurs, Mme Dupuy, avec l’appui du Premier ministre Gary Conille, serait prête à “mettre à genoux” les membres du Conseil présidentiel de transition (CPT), en les éloignant progressivement de la Diplomatie. Cette concentration du pouvoir inquiète ceux qui croient en une diplomatie plurielle, où toutes les voix du gouvernement devraient être entendues.
Des ambitions hors du cadre diplomatique
Au-delà des critiques sur sa gestion, Mme Dupuy est également pointée du doigt pour ses ambitions personnelles . Certains estiment qu’elle nourrit des rêves de présidence, entourée d’un cercle d’amis et de proches collaborateurs qui espèrent décrocher des postes lucratifs à l’étranger. Cette ambition démesurée détournerait encore davantage son attention des défis réels auxquels est confrontée la diplomatie haïtienne, notamment la crise migratoire avec la République dominicaine ou la dégradation des relations internationales.
Une diplomatie à la dérive
Face à ces nombreuses critiques, la diplomatie haïtienne semble de plus en plus fragilisée. Au lieu de se concentrer sur la défense des intérêts du pays à l’étranger et la gestion des crises, la ministre Dominique Dupuy préfère, selon ses détracteurs, soigner son image. La diplomatie haïtienne, autrefois axée sur le dialogue, la négociation et la persuasion, est désormais perçue comme un spectacle médiatique centré autour de la ministre elle-même.
L’absence de vision claire et de résultats concrets dans les négociations internationales, ainsi que le manque de professionnalisme attribué à son équipe, laissent la porte ouverte à des questions fondamentales : la diplomatie haïtienne peut-elle se permettre de rester ainsi enlisée dans l’ apparence, au moment où le pays traverse des crises majeures ? Pour beaucoup, il est urgent que Mme Dupuy laisse la gestion de la diplomatie aux professionnels du secteur, avant que la situation ne se dégrade davantage. Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) se trouve à un moment charnière. Il doit désormais prendre des mesures décisives pour rétablir le contrôle sur la diplomatie haïtienne et redéfinir la politique étrangère du pays
Rédaction Zantray News