|
Getting your Trinity Audio player ready...
|
Le mardi 19 novembre 2024, J.E. Kathia Verdier a officiellement pris les rênes du ministère des Haïtiens Vivant à l’Étranger (MHAVE) lors d’une cérémonie à Port-au-Prince. Elle remplace Dominique Dupuy et s’est engagée à renforcer les liens entre Haïti et sa diaspora, tout en appelant à l’unité pour relever les défis du pays. Cependant, sa nomination a suscité des critiques de la part d’un collectif de la diaspora, mettant en lumière des attentes divergentes.
Une vision tournée vers la diaspora
Dans son discours d’installation, Kathia Verdier a exprimé sa gratitude envers le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) dirigé par Lesly Voltaire et le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé pour la confiance placée en elle. Reconnaissant l’immense tâche qui l’attend, elle a souligné le rôle crucial de la diaspora haïtienne, qualifiée de “bâtisseurs et ponts vers le monde”.
La nouvelle ministre a présenté plusieurs initiatives prioritaires, notamment :
- La protection des biens : Mise en œuvre de mécanismes pour protéger les propriétés des membres de la diaspora contre les actes de vandalisme.
- Participation démocratique : Création de cellules dans les ambassades et consulats pour garantir le droit de vote des Haïtiens de l’étranger dans des conditions sécurisées.
- Valorisation des compétences : Encourager l’expertise de la diaspora pour réformer les institutions, améliorer le système éducatif et renforcer les infrastructures de santé.
Elle a conclu son allocution en appelant à l’unité nationale : « Nou pap ka espere yon lòt Ayiti, si lanmou ak solidarite pa gide nou. »
Une nomination critiquée par la diaspora
Malgré ces annonces, un collectif de personnalités et d’organisations issues de la diaspora, réparties à travers le monde, a exprimé ses préoccupations dans une lettre adressée à Leslie Voltaire. Ils dénoncent un choix jugé déconnecté des réalités diasporiques, évoquant un “déficit de connaissance” de Kathia Verdier sur les dynamiques complexes de cette communauté.
Selon eux, la nomination d’une figure issue directement de la diaspora aurait représenté un signal fort, traduisant une reconnaissance tangible du rôle clé de cette communauté dans le développement national. “La diaspora absorbe une grande partie des chocs économiques et sociaux qui frappent Haïti”, rappelle la lettre, citant les transferts de fonds annuels dépassant trois milliards de dollars.
Les signataires, dont des organisations influentes comme le Front Uni de la Diaspora Haïtienne et Haïti-Europe Autrement Solidaire, appellent à une révision des critères de nomination au sein du MHAVE. Ils insistent sur la nécessité d’une représentation directe pour mieux intégrer les aspirations de la diaspora dans les processus décisionnels.
Un ministère sous pression
Alors que Kathia Verdier débute ses fonctions à la tête du MHAVE, elle devra concilier les attentes élevées de la diaspora et la nécessité de résultats concrets sur le terrain. Sa réussite reposera sur sa capacité à unir les forces vives, transformer les critiques en opportunités et répondre aux défis complexes qui entravent le développement d’Haïti.
Rédaction: Zantray News
