Jusqu’où ira l’ambition démesurée du conseiller présidentiel Fritz Alphonse Jean ?

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La tension semble monter au sein du Conseil présidentiel de transition. Fritz Alphonse Jean, conseiller présidentiel et ancien gouverneur de la Banque centrale, est accusé de vouloir s’arroger une influence disproportionnée en imposant ses candidats à de nombreux postes stratégiques de l’administration publique. Des acteurs influents issus de plusieurs secteurs politiques n’hésitent plus à qualifier l’économiste d’”affairiste”, dénonçant une manœuvre visant à monopoliser les espaces de pouvoir en violation des principes établis dans l’accord politique du 3 avril 2024.

D’abord focalisé sur les directions générales liées à son domaine de prédilection, le “relèvement économique”, Fritz Jean aurait désormais pour ambition de s’approprier toutes les directions ayant un lien direct avec l’économie. Des sources internes au Conseil rapportent qu’il viserait notamment des entités stratégiques telles que la Direction Générale des Impôts (DGI), la Douane, l’Administration Portuaire Nationale (APN), l’Office National de l’Aviation Civile (OFNAC), l’Office Assurance Véhicules Contre Tiers (OAVCT), l’Office National d’Assurance-Vieillesse (ONA) et le Bureau de Monétisation des Programmes d’Aide au Développement (BMPAD). Cette volonté de contrôle global inquiète de nombreux observateurs, qui y voient un déséquilibre dangereux pour la transition.

Plusieurs fonctionnaires du Palais national rapportent des pressions exercées par le conseiller pour écarter des opposants internes et renforcer son emprise sur ces postes stratégiques. Ce comportement suscite de vives inquiétudes, mais également de nombreuses interrogations. Quelles sont les véritables motivations de Fritz Alphonse Jean dans cette frénésie de nominations ? Cherche-t-il à construire un réseau d’influence personnelle ou à servir des intérêts partisans ? Ces pratiques de concentration de pouvoir respectent-elles l’esprit d’inclusion prévu par l’accord du 3 avril 2024 ? Quel impact ces manœuvres ont-elles sur la cohésion interne du Conseil présidentiel de transition et, par extension, sur la capacité de cette instance à mener à bien sa mission de stabilisation politique ?

D’autres questions émergent sur le fonctionnement même de l’organe de transition : quelles garanties existent pour empêcher un conseiller d’abuser de sa position pour imposer ses choix ? Les autres membres du Conseil présidentiel disposent-ils des moyens nécessaires pour contrecarrer de telles dérives potentielles ? Enfin, quelles conséquences un tel comportement pourrait-il avoir sur la perception publique de l’instance de transition, déjà fragilisée par des luttes internes ?

Dans un contexte aussi volatile, où chaque décision peut avoir des répercussions majeures sur l’avenir du pays, la recherche d’un équilibre et d’une inclusion reste cruciale. Les ambitions personnelles, si elles sont avérées, menacent de compromettre la crédibilité et l’efficacité du Conseil présidentiel, déjà sous le feu des critiques.

Pour résoudre la crise haïtienne, ces questions doivent trouver des réponses. Fritz Alphonse Jean, en s’orientant vers une concentration excessive du pouvoir, risque non seulement de détériorer l’image de l’instance de transition, mais aussi de fragiliser les bases d’une sortie de crise. Reste à savoir si le Conseil présidentiel saura résister à ces tensions internes et maintenir le cap vers une gouvernance inclusive et efficace.

Rédaction : Zantray News

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