Le Ministère des Affaires étrangères et des Cultes a annoncé, avec satisfaction, la clôture de la IVᵉ Conférence des Ambassadeurs, tenue les 17 et 18 décembre 2025 à l’hôtel Kinam. Deux jours de travaux, un communiqué bien rédigé, et une impression persistante de déconnexion entre l’ampleur des mots employés et la modestie des résultats annoncés.
Selon le communiqué officiel, la dernière journée a été consacrée à six « axes stratégiques majeurs » : actions humanitaires, défis migratoires, coopération et développement économique, affaires consulaires, affaires administratives et financières, réforme institutionnelle. Une liste longue et ambitieuse, presque exhaustive, qui donne surtout le sentiment que tout a été abordé… donc que rien n’a été traité en profondeur.
Les échanges auraient permis « d’évaluer les enjeux », de « proposer des pistes de renforcement » et de « définir clairement de nouvelles orientations ». Pourtant, aucune de ces évaluations, aucune de ces pistes, aucune de ces orientations n’est explicitée. Le communiqué se contente d’un vocabulaire abstrait et répétitif, sans la moindre précision concrète permettant de mesurer l’utilité réelle de cette conférence ou l’impact attendu sur l’action diplomatique du pays.
L’objectif affiché de rendre « plus efficaces » les missions diplomatiques et « plus efficiente » la gestion des services extérieurs relève davantage de l’incantation que de l’engagement mesurable. Quant à l’« harmonisation de la coordination » entre les missions et l’administration centrale, elle est présentée comme une intention, non comme un résultat.
La conclusion de la Conférence est, elle, parfaitement claire : un cocktail réunissant des représentants du Conseil Présidentiel de Transition, des membres du Gouvernement, des ambassadeurs et des cadres de l’administration publique. C’est sans doute l’élément le plus concret de tout le communiqué. Après deux jours de discussions sur des enjeux humanitaires, migratoires, économiques et institutionnels, c’est un moment mondain qui vient sceller les travaux.
En définitive, cette IVᵉ Conférence des Ambassadeurs apparaît moins comme un tournant diplomatique que comme un exercice de communication institutionnelle. Beaucoup de thèmes, beaucoup de formules, peu de substance rendue publique. À défaut de décisions clairement identifiées ou d’orientations détaillées, l’événement risque de rester un rendez-vous de plus, soigneusement clôturé par un cocktail, mais pauvre en réponses tangibles aux défis évoqués.
Mozard Lombard,
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