Hinche sous menace, la PNH sous silence : chronique d’un abandon annoncé

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Tandis que le gang « Viv Ansanm » continue sa progression meurtrière dans le département du Centre, la ville de Hinche vit dans l’angoisse. Entre silence radio des autorités et absence d’intervention policière, les habitants redoutent de revivre le drame de Mirebalais. Un scénario qui s’écrit à nouveau, sous les yeux d’une PNH spectatrice… ou complice ?

Après Mirebalais, c’est au tour de Hinche de trembler. Trembler, non seulement face à la progression du gang « Viv Ansanm », mais aussi devant une vérité dérangeante : la Police nationale d’Haïti (PNH) semble connaître le danger, l’anticiper même, mais choisit – délibérément ou non – de ne pas réagir. Faut-il parler de crétinisme institutionnel ou d’un complot soigneusement orchestré ? La question est désormais sur toutes les lèvres.

Depuis plusieurs semaines, les appels à l’aide se multiplient. Représentants de la société civile, leaders communautaires, figures religieuses, élus locaux : tous supplient l’État d’agir pour éviter à Hinche le sort tragique de Mirebalais. Et chaque fois, les cris de détresse tombent dans le vide. La PNH Centre reste muette, invisible, absente.

Et pourtant, tout semble clair : les itinéraires du gang sont connus, leurs zones d’influence identifiées, leurs mouvements signalés par la population. Mais la force publique, elle, reste figée. Impassible. Pourquoi ?

« Ce n’est plus de la négligence. C’est de la complicité passive », affirme un leader communautaire de Hinche, amer.

À Mirebalais, la population avait pourtant tout tenté pour éviter le carnage : alertes lancées, patrouilles citoyennes, informations précises transmises à la police. En vain. Le gang a avancé, les quartiers ont brûlé, des familles ont été massacrées. Et la PNH, pourtant présente dans la commune, a abandonné le commissariat… pour revenir après le drame. À Hinche, les policiers sont bien là, mais la population craint déjà qu’ils ne disparaissent à leur tour, cédant la place aux gangs. Étrange coïncidence, ou stratégie délibérée ? Difficile à dire. Mais troublant.

Aujourd’hui, Hinche vit la même angoisse, la même impuissance, la même incompréhension. Ce qui inquiète encore davantage, c’est cette impression persistante d’« harmonie apparente » entre certains agents de la PNH Centre et le groupe armé « Viv Ansanm ». Une cohabitation tacite ? Une stratégie d’usure ? Une infiltration des institutions par les réseaux criminels ? Personne ne le dit officiellement, mais tout le monde le pense.

Car comment expliquer cette inertie face à une menace aussi flagrante ? Comment comprendre qu’une force publique, censée protéger les citoyens, choisisse de ne pas intervenir alors qu’elle est parfaitement informée ?

La confusion est totale. Les responsabilités sont diluées. Le Plateau Central, autrefois relativement stable, semble désormais abandonné. Et dans ce flou inquiétant, la population ne sait plus vers qui se tourner. Le sentiment d’abandon est profond. La colère aussi.

Une chose est sûre : si rien n’est fait dans les heures ou les jours qui viennent, Hinche pourrait devenir le prochain bastion de « Viv Ansanm ». Et les autorités ne pourront pas dire qu’elles ne savaient pas.

Rédaction : Zantray News

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