Dans un contexte d’insécurité grandissante, de nombreux policiers haïtiens peinent à offrir un refuge sûr à leur famille. Alors que la violence des gangs s’intensifie, notamment dans la capitale, la flambée des loyers dans des zones considérées comme relativement sûres, comme Pétion-Ville et Delmas, vient compromettre leurs efforts.
« Passer d’un loyer de 50 000 gourdes à Savane Pistache à 3 000 dollars américains à Pétion-Ville, avec une rémunération mensuelle d’environ 45 000 gourdes, évalué à près de 350 dollars américains, est extrêmement difficile », confie un policier issu de la 26e promotion. Comme beaucoup d’autres, il est confronté à un dilemme : risquer la vie de sa famille en restant dans des quartiers dangereux, ou s’endetter pour accéder à un logement plus sûr.
Agent III au sein de la Police nationale, ce policier vivait auparavant à Carrefour-Feuilles, une zone durement frappée par les violences. En 2022, il faisait partie des unités mobilisées contre le gang de Grand Ravin dirigé par Renel Destina, alias Ti Lapli. Cette même année, sa maison a été incendiée, le forçant à tout recommencer.
Pour lui, comme pour d’autres agents, les menaces ne viennent pas seulement de la rue, mais aussi des choix impossibles qu’impose le coût de la sécurité. Entre loyers exorbitants et salaires stagnants, le combat ne se limite plus aux interventions sur le terrain, mais se poursuit jusque dans l’intimité du foyer.
Rédaction Zantray News