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Haïti, un pays dirigé par des corrompus et des gangsters

Haïti est aujourd’hui dirigé par des responsables accusés de corruption et de collusion avec des gangs armés, selon des rapports officiels, des enquêtes judiciaires et des sanctions internationales. Cette situation alimente l’idée d’un État capturé par des intérêts criminels, avec des dirigeants alliés à des gangs, eux-mêmes désignés comme organisations terroristes.

Au sommet du pouvoir, plusieurs membres du Conseil présidentiel de transition sont mis en cause dans des scandales de corruption documentés par l’Unité de lutte contre la corruption. Smith Augustin, Louis Gérald Gilles et Emmanuel Vertilaire sont accusés d’avoir sollicité de l’argent pour influencer la direction d’une institution financière publique.

Ces accusations ont conduit à des procédures judiciaires, mais les dossiers ont été ralentis par des débats sur les immunités et les compétences légales. Cette paralysie renforce l’impression que les dirigeants bénéficient d’une protection institutionnelle, en dépit de leurs actes présumés au détriment de l’État haïtien.

La corruption touche également le gouvernement, avec des ministres cités dans des rapports pour détournement de fonds publics. La ministre de la Jeunesse et des Sports, Niola Lynn Sarah Devalien Octavius, a été visée par des enquêtes liées à l’utilisation irrégulière de ressources de l’État. Elle aurait profité, selon l’ULCC, des fêtes de la bataille de Vertières et du drapeau pour détourner des fonds publics. Malgré ces révélations, elle reste au pouvoir et continue de diriger le secteur sportif, où aucun changement ne s’est opéré, sinon une dégradation.

Sur le plan sécuritaire, des responsables publics ont été directement liés aux gangs. L’ancien directeur de la Caisse d’assistance sociale (CAS), Elionor Devallon, a été arrêté pour ses connexions présumées avec des groupes armés, et son dossier a été transféré devant un tribunal criminel.

Ces arrestations confirment que les gangs ne sont pas uniquement des acteurs extérieurs à l’État, mais qu’ils entretiennent des relations avec des cadres administratifs. Certains en sont même membres. Cette porosité entre institutions et criminalité organisée renforce l’emprise des gangs sur le pays.

Au niveau international, les États-Unis ont sanctionné Fritz Alphonse Jean, membre du Conseil présidentiel de transition, pour ses liens présumés avec des groupes criminels. Ces sanctions montrent que les accusations dépassent le cadre du débat politique local. Même si Jean a réfuté ces sanctions et dénoncé l’ingérence des États-Unis et du Canada — qu’il accuse de représailles pour sa volonté de révoquer le Premier ministre —, le soupçon demeure.

Les gangs contrôlent aujourd’hui de vastes territoires, imposent des taxes illégales et dictent la vie quotidienne de millions de citoyens. Cette domination serait impossible sans complicités politiques et économiques, notamment de la part d’acteurs du monde des affaires haïtiens, représentés par Laurent Saint-Cyr et Alix Didier Fils-Aimé dans le gouvernement de transition, selon plusieurs rapports internationaux.

L’absence de résultats concrets contre la corruption et les gangs alimente la défiance populaire envers les dirigeants. Pour une grande partie de la population, l’État est perçu comme cohabitant avec les gangs plutôt que les combattre.

Ce sont presque deux ailes d’un même aigle : les dirigeants ont besoin des gangs pour accéder ou se maintenir au pouvoir, et les gangs ont besoin d’eux pour continuer à commettre leurs actions sans représailles.

Dans ce contexte, Haïti apparaît comme un pays gouverné par des responsables accusés de corruption et par des réseaux criminels armés. Tant que ces accusations ne seront pas traitées par des procès crédibles et indépendants, l’image d’un pouvoir dirigé par des corrompus et des gangsters continuera de s’imposer.

Rédaction: Zantray News Haïti

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