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En Haïti, une nouvelle controverse éclate autour d’Emmanuel Vertilaire, Conseiller Présidentiel, accusé de corruption. Le scandale, qui touche les plus hautes sphères du gouvernement, repose sur des accusations selon lesquelles Vertilaire aurait demandé un pot-de-vin de 100 millions de gourdes pour reconduire Raoul Pierre-Louis à la tête de la Banque Nationale de Crédit (BNC) . Face à cette tempête médiatique, l’avocat de Vertilaire, Me Guerby Blaise, a déposé une demande formelle pour contester l’ouverture d’une information judiciaire. La défense invoque des privilèges d’immunité et de juridiction.
La requête déposée par Me Blaise, argumentée sur 10 pages, remet en question la compétence du juge d’instruction à la lumière de l’article 24-1 de la Constitution haïtienne. Elle souligne que le statut de Vertilaire, nommé Président de la République par désignation au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), lui accorde une immunité présidentielle. Selon cet argument, seul le Conseil Présidentiel, siégeant de façon collégiale, pourrait autoriser une enquête contre Vertilaire, déclarant le conseiller sous une protection juridique spécifique.
Défense Juridique et Immunité
Me Guerby Blaise avance que l’engagement de Vertilaire dans l’exercice de ses fonctions le soustrait à toute poursuite immédiate. La requête met en avant l’immunité qui protège son client de poursuites judiciaires, affirmant que les fonctionnaires présidentiels ne se limitent pas aux bureaux administratifs mais exercent leurs missions sur l’ensemble du territoire haïtien. Par ailleurs, elle rappelle un précédent : en 1957, une ordonnance avait déjà refusé l’instruction contre un Président, établissant une jurisprudence en faveur des hauts dignitaires de l’État.
La défense appuie sa demande en citant l’article 90 du code pénal haïtien, qui impose qu’une enquête ne peut être ouverte sans autorisation expresse du CPT. Cette requête, si elle est acceptée, suspendrait l’enquête pour corruption, confirmant l’interprétation d’une immunité présidentielle.
Une affaire de corruption sous surveillance
Malgré une carrière marquée par un engagement dans l’État de droit, la réputation d’Emmanuel Vertilaire se trouve aujourd’hui remise en cause par ces accusations, très médiatisées. Son avocat dénonce une tentative de discréditer son client et d’entraver les efforts pour renforcer la justice en Haïti. De son côté, le juge d’instruction Benjamin Félismé doit désormais se prononcer sur l’ouverture de cette enquête.
La demande de refus d’informer sera décisive pour la suite de l’affaire, car elle pourrait non seulement préserver la carrière de Vertilaire mais aussi marquer un précédent judiciaire, renforçant l’immunité des conseillers présidentiels dans les cas de corruption.
Une Opinion Publique Partagée
L’opinion publique convient à cette affaire de près. D’un côté, certains plaident pour l’innocence de Vertilaire, et voient dans les accusations une machination politique. D’autres, cependant, soulignent que cette affaire est un exemple de plus d’une corruption institutionnalisée qui a érodé la confiance du peuple haïtien envers ses dirigeants. Ces gens pensent fermement que Emmanuel Vertilaire tente activement de bloquer l’enquête du juge d’instruction en utilisant son influence en tant que conseiller présidentiel, une manœuvre qui ne sait prospérer face à l’ampleur des accusations. L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a, dans son rapport, formellement mis en cause Vertilaire pour abus de fonction, corruption et sollicitation de pots-de-vin, recommandant à la justice d’entamer des poursuites. Bien qu’il se soit présenté devant les agents de l’ULCC, Vertilaire refuse de répondre aux questions du juge d’instruction, un comportement qui alimente la méfiance du public.
Ces accusations de corruption touchent au cœur de la transition, fragilisant davantage un processus déjà miné par des pratiques douteuses. Pour de nombreux citoyens, ces actes de blocage et l’absence de transparence compromettent toute possibilité de restauration de la confiance publique dans les institutions.
Si la demande de la défense est acceptée, cette affaire pourrait renforcer la perception d’une impunité légalisée régnant au sommet de l’État. Dans un contexte politique déjà fragile, la question de cette affaire pourrait jouer un rôle central dans la perception de l’intégrité de l’administration haïtienne.
Avec un verdict imminent, cette controverse marque un nouveau tournant dans le débat sur la gouvernance en Haïti et l’avenir de la lutte contre la corruption.
Rédaction Zantray News