Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a exprimé sa « profonde consternation » suite à l’incendie tragique de l’hôtel Oloffson, survenu dans la nuit du 5 au 6 juillet 2025. L’emblématique bâtisse, joyau architectural du centre de Port-au-Prince, a été ravagée par les flammes, dans une attaque perpétrée par les gangs criminels du collectif « Viv ansanm ».
Dans un communiqué publié par la Présidence, le CPT a rappelé l’histoire riche et symbolique de cet édifice centenaire : construit à la fin du XIXe siècle, il fut d’abord la résidence du président Tirésias Simon-Sam avant d’être transformé en hôpital pour les troupes américaines, puis en hôtel par le capitaine suédois Werner Gustav Oloffson. Véritable lieu de mémoire, l’Oloffson a accueilli chefs d’État, artistes, écrivains, et offert une scène légendaire au groupe RAM, qui y animait des soirées musicales pendant des décennies.
La perte de l’hôtel Oloffson représente bien plus qu’un simple incendie : c’est un pan entier du patrimoine haïtien, matériel et immatériel, qui s’effondre. Le CPT affirme que ce crime ne saurait rester impuni et appelle à une mobilisation collective pour défendre le patrimoine national menacé.
Mais au-delà des mots, les critiques fusent contre l’inaction du Conseil face à une crise sécuritaire qui ne cesse de s’aggraver. Malgré la condamnation officielle, nombreux sont ceux qui accusent le CPT de se réfugier dans le simulacre et de ne jamais passer à l’acte. Le gouvernement semble dépassé, multipliant les déclarations sans impact face à des gangs qui, eux, avancent sans entrave.
Entre consternation sincère et politique de façade, la destruction de l’hôtel Oloffson expose crûment les limites d’un pouvoir transitoire incapable de garantir sécurité, justice, ou mémoire. Une page se tourne dans la douleur, alors que le pays continue de sombrer dans l’instabilité et l’impunité.
Mozard Lombard,
mozardolombardo@gmail.com