Haïti : Les conseillers s’unissent dans la corruption pour saboter l’ULCC

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La corruption au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) atteint un nouveau sommet d’indécence. Alors que l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) se bat pour exposer les pratiques frauduleuses au sein de cette institution, trois conseillers influents du CPT orchestreraient un plan visant à remplacer son directeur général, Hans Ludwig Joseph, par une figure plus conciliante envers leurs agissements.

Une tentative flagrante d’instrumentalisation de l’ULCC

Hans Ludwig Joseph, à la tête de l’ULCC, a publié un rapport accablant mettant en lumière des détournements de fonds publics directement imputables à ces trois conseillers du CPT. Plutôt que de répondre aux accusations, ceux-ci cherchent à éliminer cet obstacle à leur impunité. En installant un directeur soumis à leurs intérêts, ces conseillers espèrent neutraliser l’institution anticorruption et poursuivre leurs pratiques sans entrave.

Selon Pierre Espérance, secrétaire général du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), ces conseillers auraient rencontré Frinel Joseph, observateur au CPT, pour planifier la destitution de Hans Ludwig Joseph. Une telle démarche révèle une stratégie méthodique visant à protéger les élites corrompues au détriment de la justice et de la transparence.

Une corruption organisée au sommet de l’État

L’implication de ces trois conseillers dans cette tentative de sabotage montre une volonté claire d’étouffer toute forme de reddition de comptes. Le remplacement d’un directeur intègre par un allié complaisant signerait la fin de l’indépendance de l’ULCC, une institution déjà sous pression dans un pays où les pratiques corruptives gangrènent toutes les strates du pouvoir.

Ces conseillers, loin de jouer un rôle constructif dans la transition politique, se révèlent être les principaux architectes de la dérive du CPT. Leur influence dépasse largement l’ULCC : ils incarnent une résistance systémique aux réformes exigées par la communauté internationale et attendues par la population haïtienne.

Un défi pour la justice haïtienne

La tentative de mise au pas de l’ULCC constitue un test décisif pour la justice haïtienne. Si ces trois conseillers parviennent à leurs fins, cela confirmerait l’incapacité des institutions du pays à résister aux pressions des élites corrompues. Les institutions judiciaires doivent agir rapidement et de manière indépendante pour traduire en justice ces conseillers et protéger l’autonomie de l’ULCC.

La communauté internationale face à ses responsabilités

Alors que les États-Unis et d’autres partenaires étrangers multiplient les appels à des réformes, ils doivent reconnaître que le CPT, dans sa composition actuelle, est davantage un obstacle qu’un vecteur de changement. Des sanctions ciblées contre les conseillers impliqués, combinées à une aide conditionnée à des résultats concrets en matière de lutte contre la corruption, sont nécessaires pour briser ce cycle de dysfonctionnements.

Une société civile à mobiliser

La société civile haïtienne a un rôle crucial à jouer dans cette bataille pour la transparence. Face à un CPT qui cherche à transformer l’ULCC en un outil à sa solde, il est urgent de mobiliser l’opinion publique et de dénoncer ces pratiques avec force. La transition politique ne pourra aboutir que si les institutions indépendantes, comme l’ULCC, sont protégées et renforcées.

La corruption, une menace pour l’avenir d’Haïti

La manœuvre de ces trois conseillers pour contrôler l’ULCC symbolise le fossé entre les promesses de transition du CPT et la réalité d’un système verrouillé par les intérêts personnels. Si cette tentative aboutit, elle porterait un coup fatal à l’espoir d’une gouvernance transparente en Haïti. Seule une réponse ferme de la justice, soutenue par la communauté internationale et la société civile, peut contrer cette dérive et empêcher le pays de sombrer davantage dans l’impunité.

Rédaction: Zantray News

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