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Port-au-Prince, le 14 mai 2024 – Dans une correspondance adressée au Dr. Kenny Anthony, ancien Premier ministre de Sainte-Lucie et coordonnateur du Groupe des Éminentes Personnalités (GEP) de la CARICOM, le parti politique Les Engagés pour le Développement (EDE) dénonce avec fermeté l’échec du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et appelle à une réévaluation urgente du processus en cours en Haïti.
Selon le parti dirigé par Claude Joseph, ancien Premier ministre et actuel Secrétaire général d’EDE, le CPT a failli à sa mission fondamentale, à savoir mener une réforme constitutionnelle et organiser des élections libres d’ici février 2026. Le référendum annoncé pour le 11 mai 2025 n’a pas eu lieu, ce qui constitue, selon le parti, la preuve irréfutable de l’effondrement du processus de transition.
« Le projet de transition a échoué. Et pourtant, l’État haïtien continue de financer grassement cette structure sans résultat tangible », lit-on dans la lettre.
Le parti cite un rapport du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), selon lequel le CPT coûterait à la République 93,5 millions de gourdes par mois, soit près de 748 millions de gourdes si le mandat court jusqu’au 7 février 2026. Un chiffre jugé indécent par EDE, surtout dans un contexte où les services publics fondamentaux sont en ruine.
« Dans un contexte où les hôpitaux ferment, où les enseignants ne sont pas payés, et où l’insécurité fait rage, maintenir une structure sans mission revient à insulter le peuple », poursuit la lettre.
Le Conseil Présidentiel, censé garantir une stabilité politique, serait devenu, selon EDE, un espace de luttes internes, de conflits ouverts et de gestion arrogante, miné par des privilèges personnels et des dérives visibles.
Face à cette situation, le parti exhorte la CARICOM à jouer pleinement son rôle, en évaluant objectivement les déviations du CPT et en encourageant une réorientation du processus de transition. EDE appelle à un nouveau départ basé sur la responsabilité, la sobriété et la mise en avant des véritables priorités nationales.
« Le peuple haïtien attend un appui clair à une gouvernance responsable. Il n’est pas trop tard pour reprendre la main et proposer une sortie de crise crédible et porteuse d’espoir », conclut le parti.
Alors que la CARICOM peine à faire avancer ses efforts de médiation en Haïti, cette sortie de Claude Joseph marque un tournant dans les prises de position politiques internes et pose la question cruciale de la légitimité du Conseil Présidentiel dans la gestion actuelle de la transition.
Rédaction : Zantray News