Getting your Trinity Audio player ready...
|
Ce qui devait être un moment d’unité nationale et de fierté patriotique s’est transformé en véritable camouflet pour les autorités haïtiennes. À l’occasion de la célébration du 222e anniversaire du drapeau national, des citoyens exaspérés par l’insécurité croissante et la déconnexion du pouvoir en place ont exprimé leur colère à l’encontre du Conseil Présidentiel de Transition (CPT).
L’événement, préparé à grands frais, plus de 300 millions de gourdes auraient été décaissées pour son organisation, malgré un contexte marqué par la violence et l’insalubrité, a été marqué par une forte contestation populaire. Dans plusieurs endroits du pays, des voix se sont élevées pour dénoncer l’inaction du CPT face à l’emprise grandissante des groupes armés.
Interpellé publiquement, le président du Conseil n’a pas su apaiser les esprits. Sa déclaration, « Nou konn kiyès ki mete zam nan men bandi yo » (« Nous savons qui a mis les armes entre les mains des bandits »), a été perçue par beaucoup comme un aveu d’impuissance, voire un renoncement à assumer ses responsabilités. Loin de calmer les tensions, ces propos ont renforcé le sentiment d’abandon ressenti par une population à bout.
Cette journée symbolique, censée rassembler autour de l’héritage national, restera dans les mémoires comme le reflet d’un profond malaise entre gouvernés et gouvernants.
Mozard Lombard,