La Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a exprimé sa « profonde inquiétude » face à la recrudescence des violences sexuelles en Haïti. Cette alerte intervient alors que l’État haïtien s’efface de larges portions du territoire, laissant place à une insécurité généralisée — et que le Conseil présidentiel de transition (CPT), pourtant au pouvoir, reste silencieux.
Selon les données des agences des Nations Unies, les cas de violences sexuelles ont connu une hausse spectaculaire entre 2023 et 2024. Les femmes, les filles et les adolescentes en sont les principales cibles. Les viols collectifs se multiplient dans les zones contrôlées par des groupes armés, où l’âge des victimes comme celui des agresseurs est en chute libre.
Entre janvier et juin 2025, plus de 1 000 viols ont été recensés, malgré une sous-déclaration massive liée à la peur des représailles. Ces agressions sont utilisées comme instruments de domination et de contrôle territorial, dans des zones où l’État est soit absent, soit réduit à une présence symbolique.
Les survivantes font face à des obstacles majeurs pour accéder à des soins médicaux, une assistance juridique ou des mécanismes de protection. L’impunité est la norme, alimentée par l’effondrement des systèmes de sécurité et de justice.
La CIDH relève également que plus de 1,4 million de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, dont une majorité d’enfants. Les femmes et les filles vivant dans des abris temporaires y sont particulièrement exposées.
En mai 2025, le viol suivi du décès d’une fillette de six ans dans un site de déplacés a illustré l’extrême vulnérabilité de ces populations, même dans des lieux censés offrir refuge et sécurité.
Face à cette situation, la CIDH appelle à une mobilisation urgente de la communauté internationale et exhorte l’État haïtien à renforcer ses capacités de prévention et de protection. Mais sous le règne du CPT, aucune réponse institutionnelle d’envergure n’a été formulée. Le silence du pouvoir contraste violemment avec la gravité des faits.
Rédaction: Zantray News Haïti