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La République d’Haïti traverse une phase critique, marquée par une instabilité politique, sociale et sécuritaire sans précédent. La dégradation rapide du climat institutionnel témoigne de l’impuissance des structures étatiques à répondre aux urgences. Dans ce contexte, la communauté internationale observe, s’interroge, mais peine à proposer une réponse concertée.
C’est dans ce climat d’effondrement que le sénateur américain Marco Rubio a exhorté l’Organisation des États américains (OEA) à organiser une mission multinationale afin de coordonner une réponse régionale. Selon lui, la crise haïtienne, déjà très aiguë, menace de s’aggraver davantage si aucune mesure de stabilisation n’est adoptée rapidement. Il rappelle que l’une des vocations fondamentales de l’OEA est précisément d’intervenir dans des contextes de crise pour mobiliser les ressources diplomatiques et institutionnelles nécessaires.
Cependant, cet appel intervient alors que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), censé incarner le renouveau politique d’Haïti, s’enlise dans l’inaction. L’échec du référendum constitutionnel, l’absence de calendrier électoral et le manque de vision stratégique ont accentué l’instabilité. Plusieurs figures politiques et membres de la société civile ont exprimé leur déception à travers des correspondances adressées à l’OEA et aux chancelleries, dénonçant la gestion défaillante du processus de transition.
Dans son analyse publiée sur Scoop TV, Garry Pierre Paul Charles met en évidence la nécessité de rompre avec les structures politiques classiques, dont l’usure et la fragilité contribuent à la crise. Une frange de la société civile et des intellectuels indépendants appelle à une rupture nette avec ces modèles périmés. Pour eux, les acteurs traditionnels, qu’ils soient issus du secteur politique ou privé, sont eux-mêmes à l’origine des blocages et des dysfonctionnements qui paralysent la nation.
De nouvelles propositions émergent. Le mouvement MOHSANA défend l’idée d’une gouvernance technocratique, confiée à des experts indépendants, détachés des influences partisanes. D’autres voix plaident pour une transition assurée par la Cour de Cassation, permettant un encadrement institutionnel minimal tout en garantissant une stabilité temporaire. L’objectif commun de ces propositions est de sortir du chaos sans retomber dans les travers du passé.
Dans cette optique, Garry Pierre Paul Charles pose une question essentielle : quelle est la véritable stratégie de la communauté internationale pour Haïti ? Quel projet à long terme est envisagé pour un pays dont la souveraineté semble constamment remise en cause ? Ce questionnement interpelle. Il souligne le paradoxe haïtien : une dépendance prolongée à l’aide extérieure, souvent inefficace et parfois contre-productive.
Il est donc crucial, selon lui, que toute initiative de stabilisation intègre une perspective haïtienne, portée par une refondation des structures institutionnelles. Dans ce cadre, l’OEA pourrait jouer un rôle décisif, à condition qu’elle adopte une posture en rupture avec ses approches antérieures, en privilégiant un engagement sincère en faveur de la souveraineté populaire.
Comme le souligne Garry Pierre Paul Charles dans son texte initial, l’avenir d’Haïti dépendra de sa capacité à définir un modèle de gouvernance clair, inclusif et durable. Il est impératif de rompre avec les logiques de crise et les recettes usées. La situation actuelle exige une mobilisation réfléchie, structurée et profondément ancrée dans les aspirations du peuple haïtien.
Texte intégralement inspiré d’une analyse de Garry Pierre Paul Charles, initialement publiée sur Scoop TV. Reproduit et diffusé par Zantray News dans un souci de réflexion collective sur l’avenir d’Haïti.