Les autorités culturelles haïtiennes ont engagé des démarches auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) en vue de l’inscription du Vèvè sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. L’annonce a été rendue publique à la mi-décembre par le ministère de la Culture et de la Communication.
Cette initiative est portée par la Direction du patrimoine, en coordination avec la Délégation permanente d’Haïti auprès de l’Unesco. Elle s’inscrit dans une volonté institutionnelle de valoriser des pratiques culturelles profondément enracinées dans l’histoire nationale.
Le Vèvè constitue une forme de représentation graphique rituelle associée au vaudou haïtien. Il est tracé lors de cérémonies pour invoquer des esprits précis et structurer l’espace sacré.
Selon les chercheurs et acteurs culturels, cette écriture symbolique trouve ses racines dans les pétroglyphes taïnos. Elle aurait été réappropriée et enrichie par les populations africaines réduites en esclavage durant la période coloniale.
Les figures géométriques qui composent les Vèvè obéissent à des règles précises et codifiées. Chaque tracé renvoie à une entité spirituelle et à une fonction rituelle déterminée.
Plusieurs familles de Vèvè coexistent au sein de cette tradition, notamment dans les rites Rada, Pétro et Congo. Cette diversité reflète la complexité du panthéon vaudou et la pluralité de ses influences.
Des artistes et intellectuels haïtiens soulignent la dimension cosmologique de ces symboles. Ils y voient une mémoire graphique transmise à travers les générations, malgré les ruptures historiques.
Au-delà du cadre religieux, le Vèvè connaît une circulation accrue dans l’espace public. Il apparaît désormais dans les arts visuels, la mode et certaines expressions contemporaines de l’identité nationale.
Rédaction: Zantray News Haïti
